Les baies ne servent pas d'armes de destruction massive ! [Klaus,Meera,Misha,Millicent] / ABANDONNÉ

Ah le printemps… cette saison où il peut à tout moment faire un soleil radieux à faire griller des saucisses. On était l’après-midi, les oiseaux chantait, les krikzik krikzikaient et les pollens voletaient dans tout les sens pour venir irriter la gorge et les narines. Ah… quel bonheur. Les rayons du soleil avaient réchauffé plus que de nécessité la serre, et on se sentait vraiment dans une ambiance tropicale. Elisabeth, après avoir déplacé quelques pots avait le front légèrement humide et elle l’épongea d’un revers de main.

Aujourd’hui les apitrini étaient de sortie, et Elisabeth dû esquiver avec sa tête un des insectes qui arrivait droit sur elle tandis qu’elle se relevait. Elle entendit un bourdonnement au dessus de sa tête, c’était moins une. Le Jungko de son côté semblait lui aussi un peu gêné. Certains insecte butineurs semblaient intéressés par les excroissances de nutriment qui se trouvaient dans son dos, mais il balayait l’air d’une patte vers les apitrini qui insistaient trop. Fort heureusement, cette affluence d’insecte se retrouvait surtout dans les zones denses de la serre et de toute façon les Pokémon repartaient vers les volets entrouvert au niveau du plafond. Au niveau de l’entrée, il était plus rare d’apercevoir les butineurs, même s’il était possible d’en voir.

Par contre elle venait de tomber sur un truc étrange qui bouffait les feuilles d’un arbre à baie. C’était rose et blanc et semblait tout gélatineux, comme une limace. Ce n’était pas la première fois qu’elle en voyait. Ces derniers temps il avait beaucoup plut et avec cette humidité elle avait vu de plus en plus de Sancoki occidentaux squatter les alentours de l’académie, notamment le parc, et c’est bien la première fois qu’elle en voyait un squatter la serre. Elle se demandait bien comment il avait pu atterrir là ce specimen. Le problème c’est que certaines de ces limaces, ou plutôt de ces plaies, pouvait paraître assez vorace. Celui là semblait prendre son temps et ne faisait que déguster une feuille unique, centimètre par centimètre. Quand elle le vit elle ne pu s’empêcher de lui faire une remarque.

– Bon toi je te tolère encore. Mais quand t’as fini, hop tu déguerpis. Ok ?

La créature visqueuse s’était contentée d’incliner la tête tandis qu’elle machonnait son petit morceau de feuille. Elle ne comprenait pas ce qu’on lui disait assurément, mais elle n’avait pas le temps de s’occuper de lui. Il allait être présent pendant le cours, tant pis. Elle espérait juste qu’il ne fasse rien de gênant. Fort heureusement, Guevara était là pour veiller au grain. Le problème c’est que ce petit pokémon rose, bien qu’ayant déjà ces attributs pour être catégorisé de « mignon », aurait pu l’être bien plus s’il n’avait pas souillé l’entrée de la serre. Un liquide visqueux et gluant se trouvait là, en plein dans le chemin. Oui oui, je vous disais, les joie du printemps.

– Ah putain… mais t’en a foutu partout en plus.

Elle s’était exclamée de la sorte au moment où elle sentit la substance étrange sous sa chaussure, levant le pied pour voir des filaments baveux dégoulinant de sous ses rangers. Bon tant pis, elle traversa le chemin visqueux jusqu’à l’entrée, ouvrit la porte en verre et s’essuya les pieds dans l’herbe. Le problème c’est que l’herbe à cet endroit aussi était souillée. Il était entré par là ? Mais comment? Bon… elle se posta un peu plus loin et entendit au loin la sonnerie. Les élèves allaient bientôt arriver. Elle se frotta les chaussures plus loin dans de l’herbe épargnée par la souillure, mais après tout, ça servait un peu à rien, elle devrait y repasser dans tous les cas.

Les élèves parvinrent quelques minutes après, dans un soleil toujours aussi radieux, elle les accueillit mais leur conseilla également de faire attention où ils mettaient les pieds, même si en fait, il était impossible d’éviter la substance morveuse. Bref, ce cours ne risquait pas d’être marqué par le bon goût. Quand tous les élèves furent entrés, elle essaya de faire attention où elle marchait, en vain à vrai dire. Sur le sol on voyait les traces de pas des élèves qui avait déjà stockés une partie de la substance sous leurs chaussures, tout comme les pattes des pokémon.

Elle faisait à présent face à son public, Guevara juste à côté d’elle qui venait de remarquer l’intru rose et le gardait à présent du coin de l’œil. Le Sancoki, imperturbable malgré la foule survenue, était toujours près de l’arbre à baie et mâchait aussi lentement qu’un ecremeuh, petit bout par petit bout. Elisabeth s’était donc postée devant son assemblée les bras croisés, l’air autoritaire et commença enfin à parler aux élèves en haussant la voix, tandis qu’un brouhaha commençait à s’installer chez eux. Certains se plaignaient déjà de cette arrivée visqueuse.

– Bien, j’espère que les truc crados vous font pas peur, parce qu’on va rempoter des arbres à baie, puis mélanger l’engrais en utilisant de la bouse de Tauros bien fraîche, et puis après vous allez arroser les plants. Faites attention aux nids de Dardargnan et à pas vous faire engloutir par un Empif...

Elle sentit quelques tapes sur son épaule et se retourna pour voir son Jungko hocher la tête de façon négative. Elisabeth se contenta de hausser les épaules, avec un sourire en coin. Au moins avec ça, elle espérait avoir capté le regard de son assemblée.

– C’est bon ? J’ai votre attention ? Donc... nous avons là des rangers, mais aussi des éleveurs. Croyez-moi, j’ai pas trop l’intention d’être tendre avec votre éducation. Vous êtes ici pour devenir des vainqueurs, pas des perdants, alors vous allez être attentif, n’est-ce pas ?

A ce moment, Le Sancoki provoqua un gargouilli grotesque. Il avait vraiment lâcher une… ? Le bruit fit écho dans toute la serre. Bon sang, qu’est-ce qu’elle allait pouvoir en faire ? Bon bref. Elle poursuivit en se mettant à énumérer différents points en levant un doigt à chaque fois.

– Première chose. Je m’appelle Elisabeth, Elisabeth Greenjaw. Retenez-le bien. Appellez-moi Elisabeth tiens, ce sera plus simple et puis allez, j’annonce : vous pouvez me tutoyer aussi, je m’en bas les miches.
Deuxième chose. Mon camarade là c’est Guevara. Il vous a à l’œil, n’allez pas abîmer les plantes ou sinon vous aurez affaire à lui.
Troisième chose. Vous pouvez sortir vos pokémon, mais soyez pas con non plus, on est dans une serre et y a des plantes.
Quatrième chose… Si y en qui sont pas intéressés, vous pouvez partir tout de suite du cours… Hmm... Avait-elle lancé d’un air scrutateur envers chaque élève, leur mettant un peu à tous la pression.

Aujourd’hui, l’activité prévu au calendrier était un petit cours sur les baies. J’étais excité, ce serait une occasion en or d'approfondir mes connaissances et, qui sait, peut-être que ceux-ci me sauveront la vie un jour. Personne ne pouvait se douter du moment qu’ils allaient se retrouver dans une forêt de la mort, dépareillé de tout outils. Il valait mieux être préparé.

Mon habillement pour la journée était relativement simple. Je portai une petite chemise cyan, laissant les trois premiers boutons détachés, et un jean bleu foncé. Je plaçai mes lunettes sur le bout de mon nez, enfilai ma boucle d’oreille et je sortis de ma chambre.

C'est uniquement arrivé à mi-chemin que je réalisai que je n'avais ni mon fidèle cahier, ni de stylo. Je regardai l'heure sur la montre à mon poignet,  il me restait un peu de temps avant le début du cours. Rapide comme un Goinfrex en manque de sucre, je retournai vers ma chambre, déverrouillant la porte en un habile geste de la main remplit de dextérité, de quoi a rendre jaloux n'importe quel pickpocket amateur. Je dérangeai visiblement Pableau, qui était en train de prendre le thé avec Roméau. Je pris mes choses et je m'inclinai en face de mes amis, leur faisant une révérence.

"Si messieurs veulent bien m'excuser, je suis attendu ailleurs."

Je décidai de jogger pour me rendre jusqu'à la serre, histoire de ne pas arriver en retard. Comme d'habitude, j'arrivai dans les premiers. Regardant l'environnement attentivement, je remarquai rapidement plusieurs traces de substance inconnue au sol. Je pris un échantillons du bout des doigts et évaluant la texture et l'odeur, cherchant le coupable. Un genre d'escargot se tenait un peu à l'écart de moi. Satisfait de mon investigation, je marchai les quelques mètres me séparant de l'entré de la serre, pour rejoindre un group d'étudiant faisant face à la professeure et son Pokémon imposant, qui était presque aussi grand que moi.

Sans avoir le choix, je posai mes deux pieds dans la bave d'escargot. J'ouvris mon carnet et je me préparai à prendre des notes, considérant l'éventualité que ce cahier allait devoir retourner dans mon sac. La dame commença le cours d'une manière assez peu conventionnel, nous disant de nous préparer mentalement à devoir manipuler de l'engrais et s'occuper de plantes. De faire attention aux nids de Dardargnan. Le pokémon vert dea dame posa une patte sur son épaule, elle s'arrêta dans son élan probablement réalisant qu'elle en disait trop.

Il fallait l'avouer, le restant de son discours était motivant et convaincant. Bien sûr que je voulais devenir un vainqueur ! Mais je veux surtout devenir le meilleur Ranger possible, pour pouvoir être capable de protéger l'environnement efficacement.

J'écris "Elisabeth Greenjaw - Botanique " sur une page vide, ignorant délibérément qu'elle venait de nous donner la permission de la tutoyer. Les prochaines étapes étaient peu importantes. Elle présenta son compagnon, nous donna la possibilité de sortir les nôtres ou de partir si nous n'étions pas intéressés.

Je regardai autour pour voir les gens sortir leurs Pokémons et les quelques individus qui avaient décidé de partir immédiatement. Je restais immobile, les deux pieds dans la substance visqueuse, attendant la suite du cours, tout en tapotant mes notes avec le crayon.

Le top qui s'arrête au nombril et qui dévoile un peu son ventre
: c'est fait. Les cheveux bouclés : c'est fait. Le ruban dans les cheveux? C'est fait. Les jeans moulantes ? Fait aussi. Elle est fin prête à attaquer sa journée et à partir à ce qui lui semble être son premier cours. Il s'agit d'un cours sur les baies et l'éleveuse est très intéressée à voir ce que ça donnera.

Meera porte une veste en cuir par-dessus le tout, d'un léger bleu, pour contraster avec le reste de son habit. Le tout est très élégant et si chez quelqu'un d'autre cela pourrait paraître provocateur, chez elle c'est tout bonnement joli.
Elle marche en direction du cours, sa Mimiqui chromatique dans ses bras. Elle chantonne, heureuse d'avoir enfin de la matière à étudier. Elle lance des regards aux autres étudiants, saluant certaines personnes du regard ou de la tête. Mais étant donné que la chanson de son groupe préféré joue dans ses oreilles maintenant qu'elle accélère avant d'être en retard - Meera n'est jamais à l'avance - et elle se rend compte qu'elle est arrivée très juste.

La porte est encore ouverte à la Serre et elle souffle en rentrant dans la salle, priant Arceus de faire sonner son réveil à l'avance, le lendemain. La bonne blague. Ravena sur sa tête, la Mimiqui ne bouge pas d'un pouce et scrute tout le monde. Elle fait des sons de joie en voyant Klaus Nirello, un séduisant ranger rencontré sur le bateau un peu plus tôt. Aussitôt, la belle prend place en face du jeune homme, lui décrochant un sourire. « Je suis désolée madame, mon alarme s'est pris le mur et... Voilà. » Elle repousse ses cheveux à l'arrière mais arrive à temps pour entendre le discours de l'enseignante. Il fait quoi, le Pokémon, là ? Meera ouvre grand les yeux et failli dire quelque chose et sort elle aussi un cahier propre et un stylo d'un beau turquoise, rappelant les eaux d'Alola. Elle salue à peine toutes les autres filles du cours, concentrant son attention entre Klaus et sa professeure. L'adolescente écrit son nom en haut de la feuille, avec la date, ainsi que le nom du cours. Ses notes seront belles, comme ça.

Visiblement cette classe semblait un peu plus dissipée que les autres, mais bon tant pis. Elle espérait rendre le cours intéressant. Personne n’avait fuit pour l’instant après son petit discours, ce qui lui faisait comprendre que ces gens en face d’elle avaient un minimum de motivation, ou juste peur des conséquences. Son petit doigt lui disait malgré tout qu’un pourcentage important de la classe était constitué de mauvaises graines, ou qu’ils étaient juste venus en mode touriste. Ce n’est en tout cas pas cet amas d’ado rebelles qui allait l’impressionner. Pour elle tout le monde était dans le même panier. D’ailleurs en parlant de panier, maintenant qu’elle avait fait son introduction au cours, il était temps d’aborder le sujet en question.

- Bien. On va revenir un peu aux fondamentaux et parler des baies. Pas besoin de vous faire un dessin, vous en avez déjà vu une au moins une fois dans votre vie, à moins de vivre dans une grotte. 

Elle tourna la tête, semblant chercher quelque chose puis se dirigea vers une boîte en carton fermée où avait était creusé un trou au sommet, suffisamment grand pour y passer une main. Elle se positionna de nouveau en face de l’assemblée et secoua un peu le contenu. On pouvait entendre plusieurs objets se bousculer à l’intérieur.

- On va jouer à un p'tit jeu. Je vais faire l’appel, et vous viendrez piocher une baie qui se trouve dans ce carton. Pas trop compliqué pour l’instant, hein ? Essayez de jouer le jeu, sans tricher. Allez je commence. 

Elle prit la feuille d’appel et énuméra chaque nom dans l’ordre alphabétique, cela lui permettait de faire une pierre deux coups comme ça. Surtout qu’elle mettrait un nom sur chaque tête, ce qui n’était pas du luxe pour ces premiers cours.

Klaus pioche une baie Maron
Millicent pioche une baie Fraive
Misha pioche une baie Mepo

Lorsque tous furent passés et qu’elle nota d’ailleurs l’absence d’un élève, elle poursuivit son explication.

- Je vais vous demander ce que vous pouvez me dire à propos de la baie que vous venez de piocher. Tout ce qui vous passe par la tête à son sujet à vrai dire. Ses priorités, son emploi, etc. Je fais par ordre alphabétique comme d’hab.

Je sentais Madame Greenjaw nous jugeait un peu, analysant chaque individu de haut en bas. Je ne pus m’empêcher de faire pareil. Il y avait cette fille au cheveux bleu qui semblait un peu chelou, peut-être un peu perdue ? Elle ne semblait même pas être prête pour assister à un cours, pas de carnet ou de crayons sous la main pour prendre des notes, une vraie amatrice. Il y avait cette autre fille qui se secouait les baskets après avoir marcher dans la matière étrange à l’entrée de la serre. Elle m’était familière, est-ce que je l’avais déjà vu à quelque part…

Quand elle croisa les bras et foudroya tout le monde du regard, je ne pus m'empêcher de réprimer un petit sourir en faisant mine de replacer mes lunettes sur le bout de mon nez. Je ne l’avais jamais rencontré personnellement, mais ce devait être Misha, la racaille. J’avais entendu certain élève parler d’elle et de son Pandespiègle, un sacré duo.

Les autres étaient moins intéressants, alors je reportai mon attention sur la professeur en avant. Madame Greenjaw prit la parole devant la classe, commençant avec une affirmation très vraie. Tout le monde devait absolument connaître des baies. Sachant que j’étais végétarien, c’était la source primaire de mon alimentation. Ne pas les connaître signifierait ma perte ou, pire, que je serais un équilibriste.

Elle déposa une boîte mystère sur la petite table devant elle. Puis, procéda par la secouer. Je sais que nous étions dans un cours de baie, mais j’étais perplexe devant ce si mystérieux contenant. Peut-être qu’il y avait deux Rattata à l’intérieur prêt à manger la main du premier malheureux à se sacrifier ? Certes, après les secousses ils ne seraient peut-être plus en état de manger quiconque, mais qui sait ?

Évidemment, les consignes suivantes étaient de mettre sa main dans la boite et piocher une baie. Et nous ne devions pas tricher. Je regardai le premier élève jouer au jeu horrible de la professeur. Il ressorti bien une baie. Je laissai échapper un petit soupir soulagé. Quelques instants plus tard, elle prononçant mon nom. Je déposai mon cahier et mon crayon sur une surface stable et je m’approchai de la scène.  

Prenant une grande respiration, mon imagination qui s’attendait toujours à une surprise étrange, je piochai une baie. Mon prix fût une baie Maron. Je pincai les lèvres avec un peu de déception et je retournai auprès de mes choses. Cette baie là était trop sèche pour les humains ordinaires, il fallait la préparer en mijoté avec des légumes ou en faire de la compote pour que ce soit comestible.

Chacun son tour, nous devions parler des caractéristiques de nos baies. Lorsque ce fut à moi, je fis exactement ce que madame Greenjaw nous a dit de faire.

“J’ai pioché la baie Maron. Ces propriétés me sont un peu inconnus, à vrai dire, mais je sais que je ne suis pas un grand fan de cette baie. Elle est un peu sèche en goût, sauf si on en fait de la compote. Je pense que l'entièreté de la baie est comestible… ?”  

Pour prouver mes dires, je portai le fruit à mes lèvres et je pris une grosse bouchée. Pire erreur de ma vie. Ma première erreur avait été de mordre avec enthousiasme dans la peau dure de la baie. Après avoir finalement arracher un morceau et à mâcher le fruit maudit, ma bouche s'assècha. Puis, je fus pris d’une sacrée toux. Ma fierté me disait de ne pas recracher la baie, mais la violente toux et le petit mal de coeur me supplia de ne pas continuer ce supplice.  

“AHEM J’ai AHEM terminé AHEM”

Alors qu’elle passait au prochain, je recrachai le morceau de la baie dans un des pots proche de moi. Au diable la fierté, je préférais largement survivre.