Je n'avais pas dormi de la nuit. C'était courant, me diriez-vous ? Certes. Mais ça n'était pas le bon jour pour une nuit blanche ! Mes lectures nocturnes m'avaient fait oublier que je devais me lever tôt. Pour aller en cours, déjà (car on a quand même cours les vendredis, même si j'oubliais souvent, comme je n'allais pas à l'école avant Gakuen...). Mais surtout pour partir en vacances (un weekend) à Alola avec Naos. J'avais hâte, bien sûr ! Mais c'est que quand j'étais plongé dans un roman de fantaisie, j'étais complètement dans une dimension parallèle. Heureusement que Lord Bou était venu roucouler au creux de mon oreille pour me sortir de ma lecture assidue. Une vraie horloge, celui-là ! Six heures tapantes, et il venait me réveiller (que ce soit d'un rêve éveillé, comme cette nuit, ou d'un sommeil profond).

     Après cette journée de cours éprouvantes où j'avais dormi durant une bonne moitié des cours tout en missionnant Naito de prendre des notes à ma place (je l'exploite, la pauvre... heureusement qu'elle était passionnée par mes cours), je partis rejoindre ma partenaire de vacances (enfin de weekend) devant l'école. Contrairement à moi, elle avait une mine radieuse.

     "Niko ! Allons-y, histoire de pas être en retard !"

     On n'allait pas être en retard, on avait le temps. Enfin, elle était tout aussi ponctuelle que moi, donc je comprenais qu'elle veuille être en avance au cas où. Tous mes Pokémon étaient rangés dans leurs Pokéballs (et même Kleis !), cette fois. Et c'était assez rare pour être souligné. Mais je commençais à avoir beaucoup de Pokémon. Ils étaient petits, ça allait. Mais je n'allais pas sortir en permanence avec mon armée de fées et de spectres, lorsqu'ils seront une vingtaine. J'avais une certaine collectionnite aiguë, en terme de Pokémon... Heureusement que ce n'était pas des Salades, les Pokémon qui me suivaient partout. Sinon, je pense qu'on détruirait Gakuen.

     Durant tout le voyage (qui dura moins longtemps que je l'aurais pensé) jusqu'au port, Naos monopolisa la conversation. Et ça n'était pas pour me déplaire. Moi aussi je me montrais très bavard lorsque je m'y mettais ! Et je ne m'ennuyais pas, au moins. Les livres que j'avais emmené allaient être inutiles, visiblement.

      "Tu as pas le mal de mer, au moins ?", dit-elle alors que nous arrivions au port, juste avant d'embarquer.

      "Pas vraiment, non. Juste quand la mer est houleuse, mais ça reste gérable."

      Ca me rappelait la fois où j'avais pris le bateau pour arriver seul à Gakuen. Une sacrée aventure. Juste avant que Salade, justement, ait failli commettre un homicide involontaire.

      Naos avait l'air de trouver le voyage affreusement long. Ca faisait souvent ça, quand on était pressé d'arriver ! Pour ma part, j'en profitais pour admirer le paysage marin, tout en grignotant n'importe quoi pour passer le temps tout en discutant avec mon amie d'Alola.

      Enfin, la terre en vue ! Je commençai d'ailleurs à retirer mon pull, me retrouvant simplement avec une chemise blanche sobre à manches longues. Manches que je dus remonter jusqu'au-dessus de mes coudes. Je ne montrais jamais mes bras. Je me sentais déjà nu. Qu'est-ce que ça allait être quand je devrais mettre un... un... short...? Argh. Ma pudeur en prenait un sacré coup. Ca m'angoissait un peu. Mais peut-être qu'un jean à trou, ça passera pour un climat tropical...? Mais les gens ne vivaient pas en maillots de bain, à Alola, justement ? ARGH. J'avais emmené ma combinaison de plongée, mais je pense que je vais m'abstenir de baignade tout compte fait, ahahah...

       Naos prit mon bras et me lança, enjouée :

      "Dépêchons-nous, mes parents nous attendent !"

      Sortant de mes réflexions anxiogènes liées à mes complexes physiques, je me laissai entraîner. J'étais une peluche, ou...? Enfin, j'étais mou, je comprenais qu'elle me traîne comme ça, elle avait raison de le faire.

      J'observais la ville avec de grands yeux admirateurs. C'était... magnifique ? Je n'avais pas les mots. Mais j'adorais cet endroit. On devait se sentir en vacances toute l'année, ici. De multiples senteurs venaient jusqu'à mes narines. J'allais bien manger, eheh~ J'en salivais à l'avance. Mon Sucroquin allait être ravie, lui aussi.

     Enfin, nous arrivâmes devant ce qui était... sa maison ? Elle était super jolie ! Et assez grande ! Pas que la mienne était petite mais... C'était une maison pour quatre assez modeste, dans l'architecture nordique de Frimapic. Donc assez minimaliste.

     J'appréhendais un peu. J'espérais ne pas être trop bizarre devant ses parents et sa sœur. Allez ! mode """social""" activé !

      Je me sentais un peu à part. Les Alolaïens étaient légèrement vêtus, et dans des couleurs plutôt vives. A côté, je portais majoritairement du blanc et du bleu pastel. J'allais devoir dépenser mon argent de poche du mois dans un parfait accoutrement plus "tropical" pour passer un peu plus inaperçu. Quoiqu'avec ma peau pâle et mes cheveux rose pastel : impossible. Je devrais les teindre en noir, un de ces jours !

     Lorsque sa mère nous ouvrit, je ne pus m'empêcher de directement remarquer qu'elle avait la même aura que mon amie. Chaleureuse et sociable. Comme quoi, on ressemble toujours un peu à ses parents. Sauf moi, je ne sais pas d'où je viens. Je dois être adopté. Je répondis timidement à la mère de Naos, bien qu'elle me mette globalement en confiance, par un petit :

"Bonjour. Et... oui, c'est bien moi !"

Tout cela avec un petit sourire poli.

Il y avait une flore incroyable chez Naos. Des plantes partout. Tropicales, qui plus est. Morgan serait heureux d'être à Alola, rien que pour ça ! Enfin, je lui enverrai quelques photos de mes petites vacances, tiens.

A présent, c'était au tour des présentations de son père et de sa petite sœur. Le père avait l'air moins expressif que sa femme, mais tout de même sympathique, je suppose. Je me rappelai qu'il était cuisinier. Et ça sentait drôlement bon ! J'en salivais d'avance. Et j'étais sûr que Glucose sortirait de sa Pokéball pour lécher mon assiette à la fin du repas. Un vrai Excellangue, ce truc.

Sa petite sœur (qui devait avoir à peu près mon âge, en fait), avait l'air de tenir de son père, à l'inverse de Naos qui tenait de sa mère. Elles se ressemblaient beaucoup ! Ma sœur et moi ne nous ressemblions pas. C'était dommage, mais en même temps, elle tenait de sa propre mère. Et moi je tenais plus de mon parent. Enfin, on partageait quelques passions communes, tout de même ! Comme le type Spectre, la Team Galaxy et... GIRATINA.

Naos me présentait de manière très enjouée. Je fis de mon mieux pour répondre un minimum en disant bonjour aux deux autres membres. J'étais tout de même moins timide qu'à mon arrivée à Gakuen, donc je n'étais pas si gêné que ça. Mais je pense qu'on est tous un peu anxieux lorsqu'on rencontre pour la première fois la famille de ses amis.

Durant le repas - qui je le rappelle était orgasmiquement bon -, la maman de mon amie aux cheveux verts me posa de nombreuses questions à propos de ma rencontre avec Naos, mes passions, ce que font mes parents, et tous les trucs classico-classiques que les parents pouvaient poser comme questions. Naos répondit parfois à ma place. Pas que ça me dérangeait, mais j'étais un adulte (enfin presque), je pouvais répondre, quand même... Enfin, elle faisait ça car elle savait que les interactions sociales m'épuisaient à la longue.

Un des Pokémon familiaux regardait curieusement Naos. Un Pikachu. Il y en avait vraiment sur tous les continents. Il faut dire que cette espèce est tellement populaire, qu'il y a de nombreux élevages, et beaucoup d'exportations d'œufs à travers le monde. Triste vie. En plus, il est pas si exceptionnel comme Pokémon. Il n'a qu'un seul type, que je n'apprécie pas plus que ça.

      Très rapidement, et sans que je puisse m'y attendre, le père de Naos me prit de court en me posant une question qui me perturba plus qu'autre chose. Non pas pour son fond, mais pour sa forme, en fait... J'étais quelque peu mal à l'aise.

     "Naos s'en sort bien à l'école ? Il ne se fait pas embêter ?"

     Euh... Technique subtile : le corriger sans trop le froisser ! Oui, ça allait marcher... Puis je ne voulais pas mégenrer mon amie. J'avais trop de respect pour elle.

     "Euh, elle s'en sort très bien, oui, et... Non non. Elle est même plutôt populaire, je crois ?"

     Naos ne semblait pas être super à l'aise. Et elle devait se sentir encore plus gênée que moi (oui oui, ça existe). Ses parents étaient au courant qu'elle était une fille, non ? Ou peut-être que l'adaptation n'était pas encore au point ? Enfin, elle devait être mal, aucun doute là-dessus. J'avais hâte de pouvoir être seul avec elle pour lui changer les idées. C'était mon rôle en tant qu'ami.

     La mère de l'Alolaïenne sembla donner un coup de coude au paternel maladroit. Au moins, elle le corrigeait (à sa manière). J'étais plutôt bien loti de mon côté. Je n'étais pas cisgenre, mais les pronoms masculins m'allaient très bien. Je considérais ce pronom comme étant neutre, by the way !

     Sinon... J'analysai quand même que Naos avait dû connaître quelques problèmes quant à sa transidentité. Je me demandais si elle voudrait m'en parler et s'ouvrir un peu. Ca n'a pas dû être simple. Aussi jeunes, on est plus fragiles. Et on a du mal à s'affirmer. Ce qui est également le cas pour moi. Je ne criais pas sur tous les toits que j'étais demiboy (oui c'était comme ça que je m'identifiais après mûre réflexion) et homosexuel. J'avais même encore du mal à l'intégrer, comme je ne m'étais pas posé de question avant de faire des recherches sur le sujet. Mes parents étaient du même sexe et du même genre pourtant.

     En tout cas, en sortant de ma rêverie, je remarquai une tension se créer. Naos était tendue, oui. Et sa mère avait dévié de la conversation pour éviter le conflit. Etant particulièrement sensible aux émotions des autres, j'avais la boule au ventre. Mon Mimiqui sortit discrètement de sa Pokéball pour se frotter affectueusement contre ma jambe.

     La conversation dévia et s'apaisa petit à petit. Il était question de la souris jaune surcotée. Naos comptait l'adopter ? Je crois bien qu'ils évoluent différemment, ceux d'Alola ? Ca serait sacrément original d'en avoir un à Edenia ! Je pourrais peut-être l'étudier et comparer ses gènes avec ceux de Raichu natifs d'Edenia...

     Une fois la tension disparue, le repas reprit son ambiance habituelle. La petite Luna semblait toujours aussi réservée. Je me demandais si elle allait bien. En tout cas, Naos et moi débarrassâmes la table avant qu'elle ne me lance un :

    "Allons dans ma chambre, maintenant ! Un autre matelas à été installé."

     J'acquiesçai. J'étais content d'avoir mon propre matelas. Je dormais généralement avec mes Pokémon, et je ne sais pas si la verte aurait été ravie d'être entourée de mes petits monstres.

     Nous entrâmes dans sa chambre, qui était plutôt épurée. J'en attendais plus de la part de Naos, mais j'imagine que la plupart de ses affaires étaient à Edenia, maintenant. Enfin, ça ferait de la place pour étaler nos affaires du weekend ! Je m'installai sur un matelas, y posant mes couvertures toutes duveteuses et une petite peluche Giratina.

     "Eh... Dis."

     J'hésitais un peu avant de me lancer.

     "Tout se passe bien avec tes parents...? Ils ont l'air inquiets pour toi..."

      "Ouais… Ils sont inquiets. J’ai… parfois eu des problèmes à l’école."

     Elle venait en plus de sourire à la vue de ma peluche. Elle devait s'y attendre, non ? Enfin, je l'emmenais toujours partout avec moi, quand je dormais ailleurs que dans ma chambre. C'était ma sœur aînée qui me l'avait confectionnée.

     "L'école, ça a l'air atroce, en dehors de Gakuen. Heureusement que je n'y suis jamais allé, tiens."

     "Néanmoins, tout va beaucoup mieux depuis que je suis à Gakuen. Ils n’ont plus de soucis à se faire !"

     Puis elle répliqua un peu plus sérieusement :

     "Enfin… ma relation avec eux est un peu compliquée, dans tout les cas. Normal, je pense."

     "Normal, je ne sais pas... J'imagine que ça prend du temps, mais tant qu'ils acceptent un minimum, ça va."

     Je ne savais pas trop ce que ça faisait d'avoir une famille qui ne comprenait pas. J'avais la chance d'avoir deux parents très ouverts. Ils ne me comprenaient pas toujours car j'étais un drôle d'énergumène, mais quoi que je fasse et qui que je sois, ils me soutenaient et m'encourageaient.

     Le Pikachu qui portait un nom d'épice était entré dans la chambre entre temps, et Naos porta son attention dessus. Elle semblait en être très proche, et tout comme elle, je trouvais que c'était une bonne idée de le prendre avec elle. En plus, c'était la classe. Elle allait avoir un Raichu surfeur !

     "On dirait que j’ai un nouveau membre dans mon équipe, haha ! Dans tous les cas, fais comme chez toi."

     Eh, il fallait éviter que je fasse trop comme chez moi non plus. Je n'allais pas sortir tous mes Pokémon hors de leurs Pokéballs comme je le faisais dans ma chambre. Ni imposer mes peluches beaucoup trop grandes et mes tas de livres. Je posai tout de même deux livres à côté de mon lit, pour occuper mes insomnies. J'avais tellement hâte d'être au lendemain. Je me connaissais. J'allais dormir deux heures et me lever beaucoup trop tôt tellement j'aurai hâte. Je manquais de sommeil, à cause de ma nuit précédente et du long voyage, mais je ne dormirai pas sur mes deux oreilles tant que je n'aurai pas mon Goupix polaire !

     "Tu penses que Gelato c'est bien comme nom pour un Goupix ? J'espère que ça passera si jamais c'est une femelle."

     Beaucoup de mes Pokémon avait un nom de truc sucré. Entre Cotton Candy et Glucose... Puis j'avais d'autres idées en stock.

     Naos et moi discutâmes un peu de tout et de rien sans nous prendre la tête avant de dormir. Enfin, dormir... Elle, elle dormait, oui. Pas moi. Je serrai Giratina (la peluche pas le Mimiki) et mon Sucroquin dans mes bras tout en lisant un livre avec ma lampe de poche jusqu'à au moins trois heures du matin.

     Six heures. Il était encore très tôt. Mais j'étais en pleine forme ! Sans me gêner (même si ça me gênait quand même), je sortis de la chambre discrètement pour prendre une bonne douche et m'habiller d'un simple T-shirt et d'un pantalon mi-long. J'avais prévu de quoi résister à la neige dans mon sac à dos de randonnée, pour plus tard. Je mis également tout mon stock de Pokéballs dedans. Et une thermos de chocolat chaud. Avec de quoi grignoter en cas de faim.

     Sept heures, maintenant ! Il fallait que j'aille réveiller Naos, sinon on allait être en retard ! En vrai, on avait encore le temps... mais quand même. Je posai Glucose sur son lit, qui s'occupa de passer un petit coup de langue sur sa joue pour la réveiller. Quand je disais que c'était un Excellangue dans sa tête...

     Oups, j'espère qu'elle va pas me tuer.

            Heureusement pour moi, Naos n'était pas de mauvais poil le matin très tôt. Mon enthousiasme était particulièrement irritant, tout de même... Enfin, demain : grasse matinée ! J'en aurai besoin si je veux éviter une énième sortie piscine avec un Dliver très inquiet de ma santé. C'était sympa la dernière fois, mais je n'étais pas si à l'aise que ça dans l'eau. D'autant plus, qu'avouons-le : c'est vraiment bizarre de faire des après-midis piscine à imiter le Ramoloss avec son prof. En tout cas, d'après mes recherches, c'était pas très professionnel. Mais bon, ça n'était pas le moment de réfléchir à tout ça.

     "Oh... Salut, Niko. Il est encore tôt, non ? Tu veux partir tout de suite, je suppose ? Laisse-moi juste le temps de me préparer, et on y va !"

     Je récupérai mon lécheur ambulant en le prenant dans mes bras - et Giratina sait qu'il sacrément doux - tendrement.

     "Voui. Mais c'est pour pas rentrer trop tard, j'ai envie de profiter un peu de la ville ensuite. Le parc a l'air magnifique, on pourrait pique-niquer ce soir ! Et regarder les étoiles."

     En parlant d'étoiles, j'en avais probablement dans les yeux actuellement. L'Alolaïenne partit se préparer, tandis que je continuai à rassembler mes affaires afin de vérifier que tout était en place. Mon écharpe et mon cache-oreille, ainsi que mes moufles étaient bien là, c'était le plus important !

     Naos me fit signe lorsqu'elle fut prête, et sans plus attendre, nous partîmes ! En chemin, tandis qu'on discutait des concours en général, j'observais les paysages dépaysants que je n'avais pas l'habitude de voir. Comme il était encore tôt, il faisait assez frais pour que je garde une veste légère par-dessus mon T-shirt. Je n'aimais pas montrer mes bras, j'en n'avais pas l'habitude. Et toujours, je tiens à rappeler que je suis pudique de parties du corps improbables. Comme les bras, le cou et les jambes.

     Très vite, nous aperçûmes de plus près le Mont Lanakila. Étrangement, il me rappelait le Mont Couronné. Dans un autre genre. Avec tout l'aspect Mythologique en moins, en tout cas. Si j'étais un peu plus sportif, j'irais certainement faire de l'escalade en montagne, mais il me faudrait toute une équipe de Pokémon surentraînés ainsi que beaucoup de provisions à base de sucres rapides et de Chocolats Skitty. J'en faisais parfois avec mes parents, mais seul, c'était une autre histoire.

     Nous enfilâmes alors nos accoutrements polaires, commençant à ressentir le vent glacial et mordant de la zone. Naos ne semblait pas ravie de quitter son climat tropical, en même temps, elle manquait d'habitude. Elle allait mourir, à Frimapic, avec nos hivers à -50°C... Si elle venait un jour !

     Tout emmitouflés dans nos vêtements chauds, nous guettions la moindre petite queue duveteuse de Goupix polaire qui pourrait dépasser des buissons enneigés tout autour de nous. J'envoyai également Kleis en éclairage. Il avait le chic d'attirer les foudres de tout le monde sans rien faire, alors avec un peu de chance, un Goupix de Neige allait probablement vouloir sa mort s'il tentait de lui dérober une touffe de poil.

     Mon plan marcha comme sur des roulettes. Enfin, Kleis ne maltraita aucun Goupix innocent, mais je le vis sympathiser avec l'espèce que je convoitais. Je rampai sur le sol discrètement en attendant le moment adéquat pour lancer ma Pokéball que je tenais fermement dans ma moufle. Lorsque je fus assez proche, Kleis asséna une violente attaque "Vent Féérique" comme un sale traitre puis me fit signe de lancer mon "arme" bicolore rouge et blanche sur le petit renard tandis qu'il vacillait, sur le point de tomber KO.

     La Ball bougea trois fois, lentement. J'étais angoissé. Il fallait que ce Pokémon soit mien ! J'en ai BESOIN. Il n'était pas consentant, et c'était bien la première fois que je capturais un Pokémon sans avoir sympathisé avec, mais je n'avais pas le choix. Je me sentais un peu criminel d'avoir utilisé Kleis pour tromper sa vigilance mais... Je me rattraperai en lui donnant des bonbons...? Bref, dans tous les cas, le petit "CLIC" m'indiqua que la crème glacée vulpine avait capitulé. J'accourrai vers la Pokéball et la ramassai, faisant de grands signes à Naos et souriant fièrement et joyeusement d'un air radieux et lumineux.

     "Gelato is miiiiiiiine~"

     Gelato a rejoint l'équipe malgré elle !