Aux fourneaux! [PV. Klaus / Capture]

Le printemps tirait à sa fin, les journées étaient plus chaude, il était de plus en plus confortable de se promener à l’extérieur en simple T-shirt avec des bermudas, soit l’habillement que Leon avait choisi de privilégier en cette chaude journée. En même temps, l’objectif qu’il s’était fixé aujourd’hui nécessitait un habillement pas trop chaud. En effet, il avait entendu parler dans l’un de ses cours d’un fruit qui ne poussait que dans les régions les plus chaudes de l’île, mais dont plusieurs pokémons raffolaient de la saveur. Il avait donc, avec l’aide du fidèle Gaston, monté une expédition vers les sommets d’Edenia et le volcan qui trônait en maître sur leurs vies.

Quand on parle d’expédition, on n’exagère pas. En plus du simple T-shirt blanc et des bermudas bruns mentionné précédemment, le jeune cuistot était affublé d’un chapeau d’explorateur à la Indiana Jones, de sandales brunes (accompagnés de bas blanc, bien entendu) et autour de son cou était pendu un paire de jumelle, afin qu’il puisse plus facilement repérer ce qu’il cherchait.

Si l’objectif principal était le fruit, Leon avait aussi une raison secondaire de vouloir explorer cette zone aride de l’île. En effet, les terres entourant le volcan étaient réputées remplis de pokémon de type feu, surtout à cette période de l’année. Et, pour le jeune Baker, aspirant cuisinier, dont la cuisson des plats devait être réussi à la perfection, quoi de mieux qu’une créature qui pouvait contrôler sa chaleur corporelle comme il le souhaitait et avec une bonne précision? Il n’avait pas arrêté sa décision sur une espèce de pokémon en particulier, mais il avait tout de même ciblé certains trucs, comme Magmar ou encore Chartor.

Jusqu’à maintenant cependant, il n’avait toujours vu aucune trace du fruit et n’avait vu que des trucs un peu nul, comme un Limagma et un Flamajou, mais il ne désespérait pas d’éventuellement trouver la perle rare quand il approchait du sommet du volcan. Bien sûr, il n’était pas sans savoir que de s’approcher trop près du cratère d’un volcan actif se situait pas très loin du top de l’échelle des trucs les plus stupidement dangereux à faire dans la nature, mais en même temps, la vie est tellement plus excitante quand on prend des risques.

Ils marchaient depuis déjà quelques heures, s’hydratant régulièrement, quand, vers midi, ils atteignirent une espèce de plateau, un zone un peu plus plate avec une petite source qui coulait au loin et quelques buissons. Dans doute un lieu de rassemblement pour les pokémons du volcan, où ils venaient boire et manger. Vu l’heure et la fatigue qui commençait à s’installer, Leon décida qu’il était temps de prendre une petite pause et de grignoter le petit pic-nic qu’il avait préparé (quand on dit grignoter, on est d’accord que dans le cas de Goinfrex, c’est plutôt “engloutir”). Le cuisinier avait choisi d’y aller dans quelque chose de plus simple, vu la teneur de leur expédition et n’avait apporté qu’une baguette avec du fromage fait à base de lait de Chevroum et du foie de Couaneton pour accompagner. Il avait aussi apporter du jus de Cheriflor pour se désaltérer.

Pendant qu’ils mangeaient, plusieurs pokémons, déjà plus intéressant que ce qu’ils avaient déjà aperçu vinrent s’abreuver à la source. Un famille de Gruikui, un Aflamanoir solitaire et un majestueux Némélios. Ils firent tous peu de cas du dresseur et de son pokémon qui les observaient, jusqu’à ce que, alors qu’un Galopa et un Ponyta buvait, un bruit externe qui provenait de derrière l’élève vint les déranger. Les deux pokémons équestres chargèrent en direction du jeune Baker, le frôlant et disparaissant derrière lui. En les suivant du regard, Leon remarqua une silhouette humaine, sans doute le responsable du bruit. Un autre explorateur du dimanche? Leon ne dirait pas non à un peu de compagnie, tant qu’il ne s’agissait pas de cet emmerdeur de Klaus Nutella…

La chaleur, le beau temps et l'air pur ! Quoi de mieux que de faire une randonnée au volcan dans cette température presque qu'estival. C'était d'ailleurs l'endroit idéal pour tester mon prototype de sandale que je venais tout juste de confectionner. Le résultat était un peu étrange, mais l'invention combinait la fraîcheur des sandales et l'utilité des chaussures. J'appellais ça; des chaudalles (nom qui était d'ailleurs sujet à changement).

Moi et mes compagnons arrivions au sommet de la montagne en sueur. Je retirai ma chemise blanche, la pliai du mieux que je pouvais en un long rectangle et je fis un genre de bandeau avec le résultat. Heureusement que le tissu était plutôt petit et que ça ne faisait pas trop farfelu. J'aurais pu le mettre dans le sac en lin que nous avions apporté pour y mettre de petits fruits sauvages, mais cela ne serait pas trop hygiénique, déjà que le sac était déjà remplit d'une dizaine de baies de bonnes tailles.

Un Galopa passa au galop près de nous et Roméau profita de l'instant pour se transformer en cette magnifique. Heureux de cette nouvelle vitesse acquise, le Métamorph courut le restant du chemin pour arriver le premier au sommet et revint vers nous, nous trouvant probablement trop lent. Il était quand même drôle à voir ce Galopa avec de petits yeux noir et un sourire moqueur.

Il s'arrêtai devant moi et se baissa un peu, me demandant gentiment si je voulais bien embarquer sur son dos. Un peu incertain, j'approchai ma main de la crinière de flamme. Rien. Surpris, j'acceptai l'honneur avec joie, Pableau, lui, sauta sur le postérieur du cheval, se tenant en équilibre.

Ce fut beaucoup plus amusant et rapide de cette manière. Roméau trottait, laissant le vent caresser son pelage de cheval, il semblait avoir pris goût à cette forme. Malheureusement pour lui, rien n'était éternel.

Notre petit périple terminé, nous retournions donc vers Gakuen a une bonne vitesse. Quelque chose au loin attira mon attention. J'ajustai mes lunettes sur mon visage, demandant à Roméau de ralentir, je plissai les yeux pour mieux voir ce que c'était. Un humain à la chevelure brune ébouriffé. Une vague de familiarité m'envahit.

“Oh non.” murmurai-je pour moi-même. Leon, ici, vraiment ? Quelles étaient les chances ?
Étant un jeune homme trop gentil et charmant, je ne pouvais pas ne pas aller le voir. Je poussai Roméau dans la direction du plateau où était installé le jeune homme, me bombant le torse et prenant un air fier. Visant à surprendre ce jeune homme avec toute ma splendeur.

“Si ce n’est pas Leon Baker !” m’éclamais-je en passant relativement rapidement a ses côtés, Roméau ne ralentissant pas du tout. Il continua encore trente secondes avant que j’eus la possibilité de le ramener à l’ordre.

Je revins au galop, essayant d'oublier mon entré raté.

“Tiens, quel bon vent t’amène sur ce volcan aujourd’hui ?” demandai-je en réalisant qu’il était en train de manger quelque chose. Bonne idée ! Je fouillai dans mon sac pour y retirer un fruit exotique, que je commençai à le déguster.

La première bouchée eut du mal à traverser ma gorge, puisqu'au moment de déglutir, je remarquai que le jeune homme portait des chaussettes blanches dans ses sandales. Quelle monstruosité. Je toussai, me donnant quelques coups entre les pectoraux pour faire passer le morceau. Le reste de son habit allait, mais ça ? Impardonnable.

“Qu'est-ce que c'est…” fis-je en essayant de reprendre de l'air dans mes poumons. Je pris une bonne respiration. “Où sont mes manières, est-ce que je peux t'offrir un fruit ? Ils viennent à peine d'être cueillis,” je descendis de ma monture et le Métamorph reprit sa forme originel.

Le pokémon bleu lâcha un petit “Méta” tout content et je donnai mon fruit entamé à Pableau, pour fouiller dans le sac.J'y retirai un fruit et je le tendis vers Leon, un petit sourire narquois sur mes lèvres.

Certainement, il se trouvait dans un mauvais rêve. Non seulement c’était l’idiot, mais l’idiot chevauchait un pokémon qui avait l’air presque aussi stupide que lui. Un Galop… Non, Leon compris. Un Metamorph qui avait prit la forme d’un Galopa. D’où les deux petits points en guise d’yeux et le petit sourire qui lui donnait un air de dessin d’enfant. Il descendit de sa monture et s’approcha de l’éleveur, abordant toujours son classique petit sourire frimeur. Il le salua avant de sortir quelque chose de son sac et d’en prendre une bouchée. Apparement, il n’était même pas capable de lui faire le plaisir de s’étouffer pour de vrai, réussissant tant bien que mal à avaler son fruit après que celui-ci se soit coincé dans sa gorge.

C’était inacceptable de ne pas savoir manger à ce point là, une véritable insulte à la société et à la nourriture. Avant qu’il n’ait eu le temps de faire un commentaire sur le manque de savoir vivre dont faisait preuve le duc du Nutella, quelque chose dévia son attention. Le fruit qu’il lui tendait… Oui, aucun doute, c’était celui qu’il était venu chercher ici. Le petit con avait trouvé avant lui. Il ne pouvait pas le laisser avoir la satisfaction d’avoir atteint son objectif en premier, sans même le vouloir.

”Une simple promenade santé, aucun objectif précis, simplement euh… Observer les paysages.”

Oui, voilà, c’était très crédible, puisque lorsque l’on regardait autour, avec le soleil et tout, la vue était quand même magnifique. En hauteur comme ça, la vue sur l’océan et sur la côte Sinnohienne au loin était à couper le souffle.

”Par contre, euh, j’aimerais bien savoir tu as déniché ce fruit Nut… Nirello, il a l’air euh… À en couper le souffle!”

Il prit une dernière bouché de pain avec ce qui restait de foie gras avant de se lever et de saisir le fruit que lui tendait son “collègue”. Il en prit une petite bouché, afin de constater le goût. Pas super bon, un peu épicé, clairement plus adapté à la gastronomie pokémon qu’à celle humaine. Il lança le reste vers Gaston qui l’attrapa au vol, l’engloutissant d’une seule bouché et semblant s’en réjouir. Bingo, un succès auprès des pokémons, puisque le singe-peintre de Klaus semblait apprécier aussi. Les applications en serait multiple, comme épice à la base, mais en confiture, en jus, les possibilités avec les fruits étaient grandes.

En réfléchissant, il s’était mis à ramasser ses trucs de pic-nic, laissant un peu l’autre en plan et se parlant tout seul des différentes possibilités qui pourrait s’offrir à lui. Peut-être pourrait-il utiliser les serres de l’académie pour reproduire le fruit? Si il devait remarcher jusqu’ici à chaque fois, ça faisait loin quand même! Quand il eut terminé son rangement, il se mit à marcher dans la direction d’où Klaus venait, le Goinfrex sur les talons. Après quelques pas, il se rappela que l’autre était encore là et se retourna vers lui, pour le voir toujours au même endroit, comme s’il attendait quelque chose. Toujours avec son expression niais dans le visage. Comment il le dégoûtait.

”Oui, bon, donc. Tu me suis? On a pas toute la journée et j’aimerais beaucoup que tu me montres où tu les as trouvés!

Un parenthèse qu’il vaut la peine d’ouvrir, c’est que comme tout bon gosse de riche qui se respecte, Leon Baker était persuadé qu’à peu près n’importe quoi lui était dû. Donc, lorsqu’il donnait un instruction, il s’attendait à être écouté et à ce que l’autre parti obéisse dans les délais les plus bref. Depuis son arrivé à l’académie, il avait tant bien que mal réussi à réprimer cette habitude, mais là, on parlait d’une rechute en règle.

Lorsqu’il me dit que c’était une simple promenade de santé, je le regardai suspicieusement. Il cachait quelque chose le petit salaud, je ne savais pas quoi encore, mais c’est sur que c’était le cas. Il ne semblait pas du genre à seulement prendre de petites promenades de santé, avait-il l’intention de déranger la faune et la flore du volcan simplement pour acquérir de nouveaux ingrédients ? Je devais le garder à l’oeil, c’est sur.

Il me demanda d’une manière peu poli de lui montrer où j’avais trouvé ses fruits. Enfin, il réalisait qu’il avait besoin de l’aide du meilleur apprenti ranger. Est-ce que j’étais satisfait ? Un peu beaucoup.

Il prit le fruit que je lui tendis et en prit un petite bouchée avant de le donner à son Goinfrex. Le jeune cuisinier regardai un peu la scène avant de se mettre à ramasser ses trucs. Je retirai mon bandeau de fortune, dépliai la chemise et je la remis, sans pour autant l’attacher, laissant mon torse nu à l’air libre.

Par Arceus, cet accoutrement Leon. Il n’avait clairement pas autant de classe que moi, avec mes chaudalles. Il ressemblait aux touristes typique que nous avions à Illumis, ceux venant des quatre coins du monde, ceux qui n’avait évidemment aucun goût et style vestimentaire. Une fois ses choses ramassées, il partit en direction du sommet du volcan.

Ignorant ses complaintes de personne désagréable, je pris la direction du jeune homme, pour le rejoindre. Je lui pointai un arbre qui était sur le bord de la route, un peu en retrait, accompagné de buissons.

“Il n’y a pas vraiment de secret pour trouvER ces fruits. Il suffit de savoir où regarder. Par exemple, là-bas, il doit forcément y en avoir caché sous les feuilles des arbustes.”

Je me dirigeai vers un arbuste, faisant attention à ne pas me faire surprendre par quoi que ce soit. Habillement, je poussai le feuillage pour regarder parmis les branches et surtout dessus les arbustes.

“Ah ! En voilà, tu peux venir Leon ! “ lui dis-je en lui faisant de grands signes d’approcher.

Mes pokémons étaient restés avec lui, sur le sentier. Mes compagnons s'avancèrent tranquillement, laissant le gosse de riche en plan derrière. Quelque chose bougea dans le buisson à quelques pas de moi, je fis un pas en arrière, suspicieux. Je repris un beau petit sourire et je retournai vers Leon, faisant signe à mes compagnons de me suivre.

“Il y a en quelques uns dans ce buisson-là, mais je suis persuadé qu’il y a plus dans l’autre juste un peu plus loin, “ je lui pointai du pouce.

Je n’étais pas sans coeur, si le truc se révélait être une créature maléfique des ténèbres, j’allais certainement assister mon ami éleveur, mais j’espérais que ce soit un truc qui allait lui faire peur ou simplement le surprendre. J’appréhendai sa réaction avec excitation.

Bon, au final, l’apprenti ranger lui montra le chemin sans trop rechigner. C’était, après tout, son boulot de bien connaître la nature, Leon lui concédait donc la victoire sur ce point sans trop avoir à mal se sentir. Après tout, il aimerait bien voir comment il se débrouillerait dans une cuisine, le pauvre…

Heureusement pour lui, les arbustes sur lesquels les fruits poussaient n’était pas bien loin, il n’aurait donc pas à tolérer la présence irritante de Klaus bien longtemps. Le blond plongea entre deux branches et lui signala la présence de fruit dans ce buisson. Le jeune éleveur était par contre beaucoup plus intéressé par ce que le Kalosien portait aux pieds. Mais qu’est-ce que c’était que cette horreur? Ça ne ressemblait à rien! Un dérivé de sandale, mais en plus loin et en certainement moins confortable, surtout si on comparait à la technique infaillible de Leon de mettre des bas en même temps, pour adoucir le contact entre la peau et la surface rugueuse de la sandale.

Le Nirello lui fit signe que selon lui il y avait plus de fruit dans le buisson voisin et le cuistot décida d’aller constater par lui-même. En poussant une branche de côté, ce n’est pas sur des fruits que Leon tomba, mais bien sur ce qui ressemblait à une grosse roche jaunâtre avec un peu de mousse verte sur le dessus. Mais qui semblait anormalement molle. Et poilu. Et qui bougeait. Et… Vivante, en somme. La roche se dévoila donc être le postérieur d’un pokémon que les deux étudiants (plus particulièrement l’éleveur, dans le cas présent), dérangeait en plein repas. Le quadrupède se cabra, donna un coup vers l’arrière avec ses pattes postérieurs, atteignant Leon au sternum et le faisant reculer de quelques pas, avant de sortir de sa cachette pour se diriger vers le sentier et se retourner pour faire face aux deux adolescents, un regard un peu fâché et de la fumé sortant des narines. Surpris et incapable d’identifier la créature, Leon eut pour la première fois depuis son arrivé à l’académie, le réflexe de sortir le pokédex qu’on lui avait offert.

Chamallot est terriblement lent d'esprit. Il ne remarque même pas quand il est touché. Il ne supporte pas d'avoir faim, même une seconde. Le corps de ce Pokémon est comparable à un chaudron de magma.

Un Chamallot donc. Regardez moi ce dos ronds, cette chaleur diffusé… Comparable à un chaudron de magma? C’était exactement ce qu’il lui fallait, il s’agissait du Pokémon-Poêle parfait. Malgré la description du pokédex, celui qui leur faisait face ne semblait pas si lent d’esprit. Pas si lent tout court, à voir la vitesse à laquelle il décampait. Ah, ouais, il décampait. MERDE, IL DÉCAMPE!

Leon se mit aussitôt à courir lui aussi, suivant le pokémon feu au travers du sentier rocheux, Gaston sur les talons. Les sandales n’étaient définitivement pas adapté à ce genre d’exercice en tout cas. Il jeta un petit coup d’oeil en arrière pour voir le statut de l’autre.

-MAGNE TOI LE CUL, DUC NUTELLA! IL ME FAUT CE POKÉMON, ALORS LAISSE LE PAS S’ENFUIR SINON JE TE FAIS BOUFFER TES SAND… CHAUSS… CE QUE TU PORTES AUX PIEDS!

Ça avait le mérite d’être clair au moins.

C’était pas gentil de ma part, mais la situation actuelle était hilarante. Leon s’approcha de l’arbuste sans savoir que les fruits, ça ne se tortillait pas comme ça. Il était évident qu’il y avait quelque chose autre que des baies dans ce buisson, mais lui il s’y approcha sans seconde pensée. Il y avait trois options possible présentement; Soit Leon se foutait de ma gueule, soit il était terriblement con ou encore incroyablement courageux. Ça, personne le sait réellement.

L’éleveur reçu un coup en plein fouet, le faisant reculer. La créature sortit du buisson, me révélant ainsi son apparence. Il était tout petit et jaune avec de petites taches vertes sur le dos. Des cercles autours des yeux lui donnait un air fatigué. Il me regardait, je le regardais, la tension était palpable. Allait-il venir m’attaquer à mon tour ? Moi et mes compagnons s’arrêtâmes.

Une voix venant d’entre les mains sortis du Pokédex. La créature était un Chamallot. Réputé pour être lent d’esprit. Quelque chose dans ses yeux me laissait croire que ce n’était pas du tout le cas. J’allais taquiner Baker par le fait qu’il venait de se faire attaquer par un être supérieur à lui, mais la créature tourna ses petites pattes et partit en direction du sommet du volcan.

Leon n’était pas vraiment équipé pour une course poursuite sa frustration parut lorsqu’il m’appela “Duc Nutella” et “qu’il allait me faire bouffer mes chaudalles”. Je n’étais pas trop certain comment prendre la première partie, mais je m'offusquai pour la deuxième.

“C’EST DES CHAUDALLES!” m’écriai-je avant de partir à la poursuite du Chamallot.

La première montée avait été beaucoup plus facile que la deuxième. Je rattrapai facilement les deux créations qui se pourchassait presqu’au même rythme. Je me placai devant le quadrupède, lui bloquant le passage, un peu à bout de souffle, je pris le sec sur mes épaules sans lâcher le Pokémon des yeux et je sortis une baie. Le Chamallot la regardait avec envie, il devait encore avoir faim.

Une flammèche partie de sa bouffe jusqu’au fruit que je tenais dans les mains. Surprit, je lachai le fruit, qui commençait à rouler sur la petite pente du volcan. Sortant du chemin, le fruit alla se paumé dans des buissons possiblement roulant davantage plus bas. Le Chamallot le remarqua également, puisqu’il décida de partir à la poursuite du fruit sauvage.

“J’y crois pas...  LEON MAIS FAIT QUELQUE CHOSE, RESTE PAS PLANTÉ LA!” m’écriai-je en repartant pour une deuxième fois à la poursuite de la créature.

Au fait… Pourquoi est-ce que j’étais autant investi dans cette chasse ? Je devais m’être fait habilement manipuler par Leon, c’était la seule explication logique. Enfin, puisque j’y participai déjà et que c’était bien amusant, aussi bien la terminer.

Bon, apparement, la provocation de Leon concernant les… Les chau… Non, je peux pas dire ça, désolé. Concernant ce que Klaus portait aux pieds, avait porté fruit et motivé le ranger à participer à la course poursuite, puisqu’il avait même réussi à dépasser les deux coureur et à se placer devant (des plus grandes jambes permettaient de plus grandes enjambés, seule explication logique). L’autre avait presque réussi à bloquer le chemin du pokémon feu, mais suite à une manoeuvre douteuse impliquant un fruit et une flamme, le Chamallot avait plutôt décidé de sortir des chemins battus et de descendre la pente escarpé. Voilà qui allait sans aucune doute leur facilité la tâche. Idiot.

-J’y crois pas...  LEON MAIS FAIT QUELQUE CHOSE, RESTE PAS PLANTÉ LA!

QUOI. Il osait mettre ça sur sa faute? Il allait vraiment lui faire bouffer ses chau… ssettes! Le bougre! L’apprenti éleveur partie tout de même à la poursuite du pokémon en faisant bien attention de ne pas se casser le nez en tombant dans la roche. La créature, un habitué des montagnes, descendait beaucoup plus fluidement que les adolescents ne pourraient jamais espérer le faire. Soudainement, Leon, qui avait voulu rester pacifique, décida qu’il en avait assez. Ses pokémons connaissaient peu d’attaque offensive, mais il n’était pas sans atout quand même. Esteban, resté à la chambre, aurait sans doute été une option un peu plus envisageable pour une capture, puisque le Goinfrex avait des attaques plus situationnelle, mais une solution simple apparut alors au cuistot.

-Gaston! Vite, bloques sa course avec Psyko!

Le pokémon normal, qui avait plusieurs mètres de retard sur eux, avait était plus bas sur le sentier que la position actuelle du pokémon sauvage, alors lorsqu’il lança son attaque psy en direction du fuyard, celui-ci fut donc soulevé dans les airs, puis reprojeter en hauteur, directement dans le sentier. Rapidement, Leon fit volte-face et remonta la petite pente et, alors que le Chamallot peinait à reprendre ses esprits, sorti de son sac une pokéball qu’il lança en direction du pokémon feu. Dans un éclair de lumière rouge, la balle englouti la créature comme Gaston engloutierait un gâteau et il ne resta plus que la sphère qui gigotait au sol. Après quelques sursaut, la balle s’immobilisa. Pour la première fois, Leon venait de capturer un pokémon avec la méthode classique. Le pokédex fini l’analyse de son nouveau companion. Type feu/sol… Une demoiselle apparement. Voilà, il était fixé.

-Bienvenue dans l’équipe, Bertha!

Il se retourna ensuite vers Klaus.

- Me.. Mer… Merci (il faillit s’étouffer en disant cela) C’est peut-être pas très beau, mais c’est pratique, tes chau… ch… chtrucmuche là, au pied…

Bon, un remerciement et un compliment, il aurait pas plus, foi de Baker!

Le jeune cuisinier écria à son Goinfrex d’utiliser l’attaque Psyko sur la pauvre petite créature qui ne voulait qu’aller chercher une fruit cramé. La créature se fit saisir par une force mystérieuse avant de se faire projeter plus loin. Je remarquai brièvement que les yeux de Pableau avait pris une teinte brillante, genre blanc éclatant. La peinture au bout de sa queue fit pareil.

Pendant que mon Pokémon était dans une genre de trance, Leon se décida enfin à capturer le quadrupède qui se tenait désormais près de lui. Ça avait été assez rapide, il avait pris une balle vide dans son sac et avait absorbé le pokémon encore un peu étourdi dedans. Quelques secondes plus tard, la balle arrêta de briller, signifiant que le Pokémon était désormais en possession de mon compère.

Il regarda sa pokéball d’un air fier et souhaita la bienvenue à “Bertha” dans son équipe. Je me retins de faire tout commentaire cynique, préférant garder mon opinion sur le nom pour moi-même. Certes, ce n’était pas tout le monde qui pouvait avoir autant d’inspiration et d’originalité dans mes noms.

L’éleveur se tourna vers moi et me remercia difficilement, me complimenta presque sur mes chaudalles. Je m’approchai de lui et je lui mis une main sur l’épaule.

“Chaudalles, Leon. Je savais que t’aimerais bien, je t’en ferais une paire plus tard,” mon petit sourire narquois reprit sa place sur mes lèvres. “Chut, n’insiste pas davantage. C’est un cadeau de félicitation pour avoir capturé… Ber… Bertha.”

Mon regard revint sur le Queulorior derrière Léon, aux côtés de Roméau et Gaston. Il était toujours en train de briller. Pris de curiosité, je lâchai mon interlocuteur et je me dirigeai tranquillement vers mon ami. Je fis signe au métamorph et au Goinfrex de s’éloigner du Pokémon peintre. Arrivé près de lui, je lui saisis le bras, essayant de ramener mon compagnon dans le monde réel. Pour toute réponse, il poussa un petit cri et ouvrit sa main vers moi.

Je fis exactement ce que le Chamallot avait fait un peu plus tôt. Une fois de retour au sol, secoué et un peu étourdis, je me hâtai de prendre la balle de Pableau et de la lui lancer dessus, arrêtant toute manifestation de pouvoir psychique. Un sploush se fit entendre un peu plus loin, suivit d'un petit “Méta”, alors que le Métamorph retombait au sol de toute sa splendeur. Le pokémon peintre venait de copier volontairement la capacité de Gaston, c’était la première fois qu’il faisait ce genre de chose. Pensait-il que ça lui serait utile ? Possiblement. Je me relevai assez rapidement, perdant un peu l’équilibre et je m’approchai de Leon.

“Tout vas bien? Il ne t’as pas attaquer non plus ?” lui demandais-je en le regardant de haut en bas, m’appuyant sur ses épaules, tout semblait à sa place. “Par Arceus... Je ne sais pas ce qu’il lui a prit. Je pense que... c’est la première fois qu’il copie une attaque, il doit avoir eu de la difficulté à contenir, euh, cette puissance.”

Étant maintenant certain que Leon était sauf, je le relachai. Ma stabilité étant plutôt précaire, je tombai sur le postérieur avec grâce. Que voulez-vous, vous l'aviez ou ne l'aviez pas. Je me couchai sur le dos, mettant mes mains devant mes yeux, les fermant du même coup, essayant d’arrêter cette sensation de mouvement alternatif d'avant en arrière. J’aurais cru dans une barque en plein milieu d'un lac, durant une tempête.

“Je pense avoir besoin d’une petite minute, Leon, si ça ne te dérange pas. “

Le tout s’était déroulé tellement rapidement que Leon n’y comprenait plus rien. Bon, à l’image de sa nouvelle capture, il n’était pas le plus vif d’esprit, mais quand même. Une seconde il était en train de célébrer l’acquisition d’un nouvel employé et l’idiot du village lui proposait de lui offrir un paire de… de… mocassin. La seconde suivant, ce même imbécile était projeté dans les airs de la même façon que le pokémon feu l’avait été quelques instants plus tôt, par un onde de force provenant de derrière l’éleveur.

Croyant que Gaston était de son avis et avait lui-même lancé l’attaque sur le mec chiant, le jeune Baker allait le réprimander gentiment, mais quand il se retourna, il vit que son propre pokémon était plutôt écrasé quelques mètres plus loin, tout comme le tas rose qu’était le Metamorph et que c’était plutôt l’autre pokémon du ranger, le singe à queue de pinceau qui répondait au nom de Pablo (à moins que si c’était Pablau?), qui était dans une sorte de transe et qui avait vraisemblablement lancé l’attaque psy. Quel personne digne de ce nom se faisait attaquer par son propre compagnon?

Klaus se dépêcha de rappeler son pokémon fou, alors que Leon se précipita vers le Goinfrex et l’aida à se relever. Alors qu’ils revenaient vers le blondinet, celui-ci se dépêcha à le saisir par les épaules, s’assurant qu’il n’avait rien et s’excusant, cherchant une explication, avant de tomber sur son popotin, puis sur son dos, complètement soufflé par l’attaque qu’il s’était prise de plein fouet. L’éleveur fut un peu touché par l’attitude de son collègue, mais ne se laissa pas impressionner.

-Moi je n’ai rien, mais Gaston a été touché par l’attaque. Il aurait pu être blessé! Apprends un peu à contrôler tes pokémon Nirello!

Toujours fâché, il kicka dans une grosse roche, sans se douter qu’elle était solidement ancré dans le sol et oublia qu’il ne portait comme seul protection qu’une sandale et un joli bas blanc. Il réprima un jurons de douleur, très heureux que l’autre soit toujours coucher au sol et n’ait pas assisté à la scène, alors que ses orteils lui rappelaient à quel point il était con. Il se mordit la lèvres pendant un moment, espérant faire partir la douleur, puis repris un peu ses esprits, la douleur ayant amené avec elle en quittant le plus gros de sa colère.

Il se pencha auprès de Klaus et lui donna des petites (moyennes) claques au visage, question de s’assurer qu’il était toujours bien en vie, puis se releva en lui tendant la main, pour l’aider à se relever.

-Allez, idiot, assez dormi. J’en ai assez de ce volcan, relève toi qu’on quitte cette montagne avant qu’elle décide de nous exploser sur la tête…

Avec la chance dont ils avaient fait preuve aujourd’hui, une nouvelle course pour leur vie n'étonnerait même pas Leon. Et en plus, avec tout ça, il n’avait même pas ramasser un seul fruit. Clairement, c’était totalement de la faute du ranger...

Je pouvais parfaitement comprendre la frustration de mon collègue éleveur. A cause de mon inattention, son compagnon s’était fait mal. Je n'ouvris pas les yeux lorsque serrant même les poings légèrement lorsqu’il me dit d’apprendre à contrôler mes Pokémons davantage. Ce n’était pas de la frustration que j’éprouvai, seulement une pointe de honte et surtout un peu de culpabilité. Il est vrai que si j’avais agi, j’aurais pu empêcher Pableau de copier l’attaque et ainsi relâché des vagues d’énergies psychique un peu partout.

Si seulement le monde pouvait arrêter de tanguer un peu, je pourrais me relever et faire face à Leon la tête haute, soutenant son regard. Le simple idée d’ouvrir les yeux me donnait la nausé. Aller, Klaus, prends de bonnes respirations…

Un son parvint à mes oreilles, comme si Leon se retenait de dire quelque chose. Il avait probablement envie de me blâmer davantage, peut-être que l’état de Gaston était critique… Si c’était le cas, j’avais une potion, mais quand même, pauvre Goinfrex. En espérant que Roméau aient un peu mieux encaissé l’attaque.

Je fus surpris de me faire taper à plusieurs reprises au visage. J’ouvris les yeux tranquillement, histoire d’essayer de m’habituer à ma vision chambranlante. Leon se tenait devant moi, un petit sourire au visage, il semblait avoir bien pris plaisir à me ramener à la réalité. Je remarquai, légèrement surprit, qu’il me tendait sa main pour m’aider à me relever. Je la pris sans hésiter et d’un petit bon, je me retrouvai sur mes pieds. Bien qu’un peu instable, j’avais un peu plus d’équilibre.

Hochant affirmativement de la tête à la requête de Leon, je m’assurai que j’avais toujours mes sacs et je titubai vers la balle de mon ami qui était un peu plus loin. Accrochant la balle de Pableau à ma ceinture, j’allais voir l’état du Métamorph qui avait été projecté un peu plus à l’écart de Gaston. Une petite paire de yeux noirs me regardait s'approcher avec un sourire niais. C’est bon, il allait s’en remettre.

D’un petit mouvement, je retirai la bandoulière du sac de lin contenant les fruits de mes épaules et je la tendis à Leon.

“Tiens, prends ces fruits en guise d’excuse pour avoir blessé Gaston. J’ai remarqué qu’il les aimait bien..”  

Tiens, c’était beaucoup plus facile de marcher sans ce poid qui me faisant balancer plus vers la gauche. Après, ce n'était pas une grande perte, ces fruits. Je commençai à marcher pour descendre du volcan. Tombant sur le postérieur à deux reprises encore, avant de me relever presque immédiatement.

“Alors, tu viens ? Si tu ne les veux pas les fruits, je peux les reprendre… Je me suis dis…” Je perdis l’équilibre une autre fois, tombant presque par terre, mais me rattrapant au dernier moment. “Oula. Bon, je disais; puisque tu es cuisinier tu vas mieux utiliser cet ingrédient que moi, “ dis-je avec un petit sourire sur mes lèvres.

J’aurais pu lui dire que j’avais mémorisé l’emplacement général de plusieurs plants, mais ce n’était que des détails superflus.