Am I the villain in your story ? - Hyacinthe

Quand on tombe pour la première fois sur le bibliothécaire, on peut paraître un peu surpris. Ce n’est pas ce genre de personne que l’on verrait à ce poste.

Ce qui attire l’attention, paradoxalement, c’est la petite taille de l’homme. Sa croissance ayant été ingrate, Hyacinthe a une taille qui tourne autour du mètre 55, donc, plus petit qu’une grande majorité des élèves. De même, il possède une silhouette plutôt fragile et ne dépasse pas les 50 Kg. Ce qui renforce d’autant plus son air enfantin.

Une fois ce léger choc passé, on s’attarde en général quelques instants sur ses cheveux. Leur couleur est quelque peu criarde, d’un rose très flashy. Néanmoins, ses mèches les plus longues tirent sur un violet bien moins agressif à la vue.
Sa coupe est plus ou moins désordonnée, qu’il le veuille ou non. Elle s’arrête à sa nuque, à l’exception de deux mèches plus longues sur l’avant, atteignant ses épaules. Ils sont plutôt soyeux et doux, même s’ils sont très clairement difficiles à discipliner.

En règle générale, notre attention se dirigera ensuite sur son visage. Et c’est ce qui est en grande partie le plus choquant.
Les traits de l’homme sont fins. On pourrait même dire enfantin. Il passerait aisément pour quelqu’un de 10 années de moins, voire même du sexe opposé. Pourtant, Hyacinthe joue sur ça. Il a conscience de cette ambiguïté et la met d’autant plus en avant.
Sa peau est pâle, non pas un blanc maladif, mais d’une couleur plutôt habituelle pour un jeune homme caucasien. Rien de très étonnant à ce niveau.
Parfois, l’homme porte des lunettes. Seulement en occasion de lecture, néanmoins.

Ensuite, vint ses yeux. Eux aussi d’une couleur très vive. Un bleu Lagoon des plus fascinants, comme deux joyaux parmi sa chevelure éclatante. Rieur, parfois moqueur, ces derniers sont expressifs. Après tout, ne dit-on pas que les yeux sont la porte de l’âme ? Alors, ces derniers peuvent parfois se montrer très sombres, d’une froideur inquiétante.

Vint ensuite un regard général sur cette étrange bibliothécaire. Son style reste tout aussi extravagant que le reste de son apparence. Oscillant entre le féminin et l’enfantin, l’homme ne manque pas d’attirer l’attention. Hyacinthe porte souvent des tenues oversized. Porter des vêtements bien taillés étant de toute façon parfois compliqué, à cause de sa taille. Excepté ses pantalons, qui se classent généralement plutôt dans la catégorie skinny.
Habituellement, Hyacinthe porte une chemise blanche et simple, fermée au col d’un petit ruban écarlate. Par-dessus, il passe une veste cyan à capuche un peu trop grande pour lui. Pour le bas, un pantalon noir simple, s’arrêtant aux mollets. Et attaché à sa ceinture, on peut remarquer des bretelles lâchées et pendantees, dont les boucles se terminent en forme de cœur. A ses pieds, des baskets noires aux détails rouges.

Une image quelque peu étonnante, pour un employé d’une école réputée. Néanmoins, c’est à l’extérieur de l’école qui laisse un peu plus sa créativité se déchaîner.
Dans ce cas-là, on passe d’un style pastel et doux de quelque chose tirant un peu plus vers le punk, tout en gardant une trace de douceur. Et même si avec l’âge ça ne lui arrive plus énormément, une casquette repose tout de même parfois sur sa tête.
Il porte en générale des pulls oversized, aux motifs divers. Parfois des chemises à plusieurs coloris, dans un effet patchwork. Niveau accessoire, on peut sans aucun doute noter l’ajout d’un collier ras-le cou, jouant davantage sur son côté androgyne.

En bref, entre le travail et le temps libre, la différence se fait vraiment ressentir, même si à première vue sa tenue professionnelle semble très peu sérieuse.

Après cette observation quelque peu particulière, c’est sans aucun doute l’odeur de l’homme qui nous vient en dernier. Une odeur de cigarette, légère mais persistante, cachée derrière une plus douce, rappelant des sucreries ou des fleurs.  

Puis, dans un dernier temps, c’est plutôt sa façon de se comporter que l’on remarque.
L’homme à des mimiques et gestes enfantins et même très féminins. Il est donc aisé de se tromper quant aux chromosomes de cette personne. Néanmoins, sa voix un peu forcée dans les aigus mais tout de même masculine nous ramène souvent à la réalité.
Voix qui paraît étonnamment grave lorsque l’homme est sérieux. Enfin, le peu de fois que ça arrive.
Sa démarche est tout aussi joyeuse est exagérée. Tout aussi étonnante que le reste.
Un bibliothécaire bien unique, en somme.

Cependant, si on le croise en tant que Dusk, il devient méconnaissable. Ses cheveux criards sont alors cachés sous une courte perruque noire. Ses vêtements sont d'ailleurs également de cette couleur, neutres et sans distinction précise.
Reste que sa voix ne change pas, ni même sa silhouette. Mais à part ça, il ne paraît pas du tout être la même personne.
Il n'aime pas ce manque de vie niveau vestimentaire, bien évidement. Mais la prudence est plus importante que le reste.

D’un premier coup d’œil, innocent et léger, on pourrait décrire Hyacinthe comme quelqu’un de pétillant.

Très flashy et actif. Enfantin, même. On pourrait aisément le prendre pour plus jeune. Et à première vue, c’est ce qu’il semble être caractériellement.
Quelqu’un de simple et de joyeux, apportant du bonheur dans la vie d’autrui. Et pourtant, voilà déjà une première erreur.
Ce n’est que sa surface, ce qu’il renvoie.
La réalité est bien moins flashy et mignonne que ça.

Néanmoins, attardant nous d’abord sur cette surface agréable à regarder.
Hyacinthe paraît toujours joyeux, comme si rien ne l’atteignait.
Une personne enfantine, cherchant de l’amusement dans la vie de tous les jours. D’une pureté sans égale.

L’homme est toujours en mouvement, toujours en train de faire quelque chose. Comme s’il ne semblait jamais s’arrêter et posséder une source infinie d’énergie. Ce qui va de pair avec un manque assez évident de concentration et de calme, il en a bien conscience. Il s’ennuie extrêmement facilement, c’est donc habituel de le voir faire plusieurs choses à la fois, ou bien des choses dites stupides, comme des pyramides de crayons, par exemple. Eh oui, cet adulte « responsable » s’occupe parfois en faisant tenir des objets en équilibre. Oui, son travail l’ennuie assez souvent. Malgré son manque de prudence, il sait néanmoins qu’avoir un job stable est plutôt une bonne idée.

A première vue, il a l’air de ne rien prendre au sérieux, d’être léger même par rapport à des sujets graves.
Pourtant, c’est aussi dans son personnage.
Cependant, il aime aussi être collant envers les autres, ses rares proches notamment. Se faire embêter gentiment, il faut y être habitué si on souhaite le fréquenter.
Très actif et bruyant, ça aussi, on le remarque facilement. On peut aisément perdre patience en sa compagnie, vu comment il prend de l’espace. Sans doute cherche-t-il de l’attention ? Dans tous les cas, ça le rend assez souvent beaucoup plus dur à supporter. Et ça, il s’en moque. C’est aux autres de le supporter, qu’ils le veuillent ou non.
Plutôt dragueur, aussi, sans être un gros lourd. Néanmoins, il attire souvent l'affection de femmes plus âgées, qu’il le veuille ou non.


C’est souvent après quelques temps passés en sa compagnie que l’on se rend compte qu’il n’est pas tout à fait lisse qu’il n’y paraît.
L’homme ne possède aucune notion de tact. Et ne cache pas son côté joueur, en plus de ça.
Même s’il a tendance à y aller un peu plus doucement avec les élèves, il est facilement cassant et très cynique, sous ses airs de gentil bibliothécaire un peu extravagant. Dans tous les cas, ce n’est pas dans son genre de ménager les autres, loin de là.
Il a plutôt tendance à être brutal et direct. Et blesser les autres, il s’en moque.
On pourrait facilement le décrire comme égoïste. Ça aussi, il s’en moque.
Il se fout de l’avis des autres, ni même de paraître méchant.
D’un autre côté, il aime également entretenir son image de personne enfantine et légère. Même si c’est loin d’être la réalité.
Il éprouve sans aucun doute un petit plaisir sadique en surprenant les autres par sa dureté. On ne s’attend sans doute pas à ce qu’une personne toute rose et de petite taille soit aussi brutale, non.

Pourtant c’est le cas de Hyacinthe. Son caractère contraste avec son physique sur de nombreux points.
Se donnant un air maniéré et féminin, c’est lorsqu’il est réellement contrarié que l’on entraperçoit son vrai visage.
Dur et maussade. Fini alors la petite voix poussée vers le ton aigu, la joie dégoulinante. Place au vrai Hyacinthe, sans aucune pitié ni douceur.
Une personne cynique, possédant certains côtés sadiques.
On pourrait aisément le décrire comme une mauvaise personne. Pourtant, ce serait peut-être trop simple.
Malgré ce qu’il en pense, ce qu’il renvoie garde une part de vérité. Une légère part de réalité. Dans tous les cas, il aime tirer avantage de ce reflet.
Aussi étonnant que ça puisse paraître, Hyacinthe est très intelligent et calculateur. Il aurait pu aisément faire un travail bien plus complexe, dans d’autre circonstances.
Il est également plutôt créatif. Il n'est donc pas rare de le voir griffonner sur ces heures de travail. Il possède un coup de crayon plutôt bon, même s’il ne l'exploite pas forcément.


Social, il passe très peu de temps seul. Il sort très souvent le soir, que ce soit pour retrouver d’anciennes connaissances ou en rencontrer de nouvelles. Il garde même encore quelques fréquentations plutôt suspectes (sans parler de celle de la Team Dusk, bien sûr).
Malgré son statut de père, il est donc… un peu irresponsable. Cependant, il tient à son fils plus que tout. Il se voit beaucoup en lui et ne souhaite pas qu’il évolue de la même façon. Reste qu’il fait de son mieux, même s’il n’est pas fait du tout pour être père. Il donne de lui-même pour être attentif et aimant, au moins envers cette petite personne en plein développement.

Hyacinthe est quelqu’un de naturellement joueur, mais également attacher au goût du risque. C’est quelqu’un d’impulsif, ayant même du mal à contrôler ses excès de colère. Il possède de l’expérience en jeux de hasard, où plutôt jeux de ''casino''. Fléchette et carte ne possèdent aucun secret pour lui.
Il en va de même pour la Team Dusk. Hyacinthe a besoin du risque pour se sentir vivant, même si ça le fait plonger dans l’illégalité. En règle générale, il se moque de toute façon de l’aspect légal ou pas d’une chose. Il a aussi tendance à manquer d’empathie, voire même paraître complètement froid. Sa vision de lui-même change aussi facilement. Il pourrait se trouver incroyable puis abominable dans les minutes qui suivent.

Néanmoins, tout ça n’est pas dû à rien. Ses côtés instables sont les symptômes d’un trouble de la personnalité assez profond, expliquant en partie sa froideur, son irritabilité et son amour de risque. Couplé à des problèmes d’attention et de dépression, Hyacinthe est sous traitement assez lourd, le rendant très souvent malade. Le fait qu’il oublie souvent son médicament n’aide pas, d’ailleurs.

N’empêche qu’il est profondément déterminé. Il ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs. Et ne recule d’ailleurs pas devant la loi. Ses objectifs qui sont pour le moment de profiter de la vie et de faire partie d’une organisation. Il a besoin de contrôle, c’est indéniable.
Sur une note plus positive, qui le ferait presque passer pour une bonne personne, Hyacinthe cherche à assurer un bon avenir à son fils, même si il est loin d’être parfait. Toujours est-il qu’être membre de la Dusk rapporte bien.

C’est donc quelqu’un de particulier, souffrant de vices qu’il peine à soigner. Et encore, il ne reconnaît pas forcément qu’il a un problème.
Les notions de bien et de mal ne l’atteignent pas vraiment. Tout comme le fait d’être décrit comme un « méchant ». Pour lui, ce rôle peut être pris pas n’importe qui, tout est une question de point de vue.

Quand on pensait à la famille Passiflore, c’est souvent la fille et les parents qui venait en tête.
Une fille parfaite sans problème, étudiante brillante, ayant un avenir prometteur devant elle.
Deux parents haut placés, qui ne manquaient de rien et qui vivaient dans un des quartiers luxueux d’Illumis.
Et puis il y avait cette enfant qui ne sortait d’on ne sait-où. Qu’on oubliait assez souvent. 5 ans plus jeune que le premier.

Je sentais une frontière depuis toujours entre moi et le reste de ma famille.
Je n’étais pas le bienvenu.
De ce que j’ai entendu en écoutant aux portes, lors de disputes de mes parents… je n’étais même pas un enfant légitime.
Même si je partageais son nom de famille… mon père n’étais pas vraiment mon père.
J’étais une tache sur ce beau tableau qu’étais la famille Passiflore. Et tout le monde se comportait comme si c’était ma faute. Comme si j’avais choisi d’être le bâtard de la fratrie.


Parfois, on levait la main sur moi. Parce que j’existais, tout simplement. Tout le monde s’en moquait. Ou n’était pas au courant.
Dans les repas de famille, on me faisait passer pour un enfant difficile, un trouble-fête. Alors que je faisais de mon mieux pour attirer la fierté. Pour qu’on soit fier de moi.

Mon enfance a été désastreuse. Même Dahlia, ma sœur aînée, n’avait aucun scrupule à me rabaisser. Tout le monde semblait la soutenir, bien évidemment.
Je n’avais pas demandé à venir au monde, moi.

Heureusement, j’avais une cousine qui m’aidait à tenir.
Il y avait Violette. Elle était parfaite, à mes yeux. Mais surtout, elle ne me voyait pas comme un déchet. Je tenais à elle plus que tout.

J’avais été un enfant remarquable, scolairement parlant. Je tenais probablement à avoir les encouragements de mes parents, même si je savais déjà dans le fond que c’était vain. Je souhaitais les entendre dire que « c’était bien ». J’avais des facilités en cours assez scandaleuses, si bien que je passai des classes. Le CP, pour commencer. Puis le CM2, quelques années plus tard.

L’école n’était même pas une échappatoire, contrairement à ce qu’on pourrait penser.
Arriver au collège avec 2 ans d’avance n’étais pas une bonne chose. Je passais pour quelqu’un d’étrange et je ne comprenais pas pourquoi.
J’étais petit et féminin.
Ma famille non plus, ne me trouvait pas normal. Personne ne me trouvait normal. Je n’avais même pas de carence ou de manque quelque part en hormones. Juste une croissance au chômage.

Je n’arrivais pas à trouver ma place. Sauf auprès de ma cousine.

Cependant, j’étais jaloux d’elle. C’était une vrai Passiflore. Pas un enfant aux origines inconnus, comme moi. Elle ne pouvait pas me comprendre dans le fond. Elle ne savait pas ce que c’était, d’être vu comme un déchet, un moins que rien.

Je n’avais pas même le droit d’avoir un Pokémon. En tout cas, ma famille ne voulait pas me laisser en avoir un, prétextant que quelqu’un comme moi ne le méritait pas. Ils éprouvaient un malin plaisir à me faire du mal, comme si je n’étais qu’un divertissement.

Dahlia, en revanche, avec une équipe magnifique. Des Pokémons venus d’élevages connus, mais encore très jeunes. Encore très fragiles. Si faciles à blesser…
Elle avait un Draby. J’avais toujours aimé les Dragon. Pour la simple et bonne raison que j’enviais leurs puissances. J’avais toujours été faible, physiquement. Plus que les garçons de mon âge, en tout cas.
Je la jalousais.
C’est vers mes 12 ans que j’agis pour la première fois.


Une fois, alors que j’étais seul avec le Pokémon… je lui fis du mal. Je le blessai, volontairement.
Pour un peu la blesser, elle.
On ne m’accusait pas, bien évidement. Personne ne me croyait capable de quoi que ce soit.
Et pourtant, la tristesse sur le visage de mon aînée, je l’avais réellement appréciée.
Je voulais lui faire du mal pour me venger.

Alors parfois… ses Pokémons revenaient avec des blessures « accidentelles », arrivées « par hasard ».
Et Dahlia commençait à faire moins la fière.
Elle ne comprenait pas d’où tout ça venait. Ça me poussé encore plus à continuer.
De plus, observateur, j’avais remarqué que cette dernière n’était pas si studieuse que ça. Elle séchait dans le dos de nos parents, sortait souvent. Fumait, même.
Je pris soin de récupérer des preuves, sait-on jamais.



Pris sur le fait. Je lançai un regard noir dans sa direction. Elle semblait pleurer.
Je me fis froid, sans aucune pitié.

Prise sur le fait, elle aussi.

Un sourire sadique se dessinait sur mon visage.


Je sorti d’un tiroir de ma chambre diverses choses… paquets de cigarette, copies présentant des mauvaises notes...

''Tu devrais faire attention, toi aussi. Ce serait dommage que ton image d’enfant parfait soit détruite.''

Elle était prise au piège.

Un pacte fut passé. Un échange de services, sans aucune affection derrière. On ne connaissait pas ça, l’affection réciproque. On était comme deux inconnus vivants sous le même toit.
On ne parlerait pas des vices de l’autre, sous aucun prétexte.

Dahlia se fit ensuite moins agressive à mon égard. Préférant maintenant m’ignorer plutôt que me descendre.
Ce n’était pas plus mal.


Puis, un second… débordement. Je souhaitais un Pokémon plus que tout, un dragon, plus précisément. On ne me laissait pas cette chance.
Utilisant mon masque d’enfin gentil et innocent, je volai un œuf à une éleveuse.
Et je le ramenai chez moi, le cachant de nombreux jours.
Lorsqu’il fut enfin découvert… je prétextai l’avoir trouvé par hasard. Que sans moi, il allait mourir.
Miraculeusement, on me laissa le garder.
C’est ainsi que je rencontrai Datura, éclosant quelques temps plus tard en Solochi. Le Pokémon resta cependant son surnom pendant de longues années.

C'était pour moi une opportunité de devenir plus fort.

J'économisai comme je pouvais, achetant finalement une ball pour lui. Rose. Avec un cœur. On avait connu plus viril, hein ? Mais je m'en foutais. Cette dernière me plaisait.
Et avec mon Solochi à mes côtés, je me sentais invincible.

Tout ça continua jusqu’à mes 16 ans.
Élève en avance, j’étais déjà sur ma dernière année de lycée.
Je tenais grâce à ma cousine.
Jusqu’à ce qu’elle m’abandonne, sans prévenir. Je ne comptais sans doute pas pour elle.
Je n’étais peut-être qu’une vermine à ses yeux ?! Avais t’elle sympathisé avec moi par pure pitié, pour se sentir bien ?!
Je ne devais compter que sur moi-même.

Je ressentais beaucoup de haine. Une haine énorme. Et ce vide, impossible à combler.

Après le lycée, je m’orientai dans une licence de documentation. Quelque chose de simple, qui ne me demanderait pas d’effort. Je pris mon indépendance, changeant carrément de région. Mes parents ne m’abandonnèrent cependant pas totalement, étant de toute façon obligé de me financer jusqu’à ma majorité.
Je parti à Edenia, louant un petit appartement un peu minable dans un quartier populaire.

Je commençai à jouir d’une liberté et d’une vie sociale plus libérées, sans personne pour me rabaisser. J’avais des fréquentations qu’on pouvait aisément qualifier de « mauvaises ». Je sortais jusqu’à tard, sans pour autant foirer mes études, contrairement à mon idiote de sœur.

Je me mis à beaucoup fumer, et à cette période ce n’était pas que de la cigarette. Beaucoup de jeux d’argent aussi. Mais j’y excellais, en général. Je sentais avoir une certaine chance.
Je me sentais fort, comme intouchable. Libre comme l’air, et pourtant c’était plutôt une descente aux enfers qui m’attendait.

Datura à mes côtés et désormais nommé, progressait aussi beaucoup. C’était un Diamat puissant et sans pitié.
Je participais aussi à quelques tournois de combats clandestins… ceux sans règles, où les Pokémon allaient parfois bien plus loin que la perte de connaissance.
Et je n’avais aucun remord.

Je vivais au jour le jour, jouissant de drogues et de relations passagères. Tout en me limitant un maximum. Je n’étais pas ce genre d’idiot à me détruire complètement la santé.
Je passais souvent des nuits en compagnie de filles que je ne connaissais pas bien (ou d’hommes, parfois. Le genre ne m’importait pas vraiment).

Et vous savez quoi ? Même en travaillant mes cours le strict minimum, je validai ma licence. Et ce à à peine 19 ans.
Je traînais dans des gangs, n’hésitant à souiller le nom des Passiflore en toute allégresse, tout en me gardant le luxe de garder mon prénom secret. J’avais pris soin de teindre mes cheveux, aussi. Dans un violet foncé, recouvrant ma couleurs rose bonbon naturelle. Impossible de situer clairement mon identité.
Et cette vengeance m’apportait beaucoup de satisfaction. Les rumeurs étaient si faciles à répandre...
J’espérais que leursréputation allait en pâtir, même si je ne vivais plus dans la même région que mes très chers parents.

Entendant ces mots au détour d’une rue, je souriais.
Et pourtant, cette agréable vengeance ne me comblait pas.
A vrai dire, ce vide était toujours là.

Que ce soit les relations charnelles ou les substances nocives, rien ne le comblait.
Et je me demandais sincèrement ce que je foutais de ma vie. Car même me venger ne suffisait plus à me sentir satisfait.
Même être à la tête d’un petit gang de rue.
Douce descente aux enfers. Je perdis le contrôle. Que ce soit sur mes relations, ces addictions qui se développaient.
Une véritable descente en enfer, s’étalonnant sur seulement quelques mois. Même mes souvenirs de cette période ont eu du mal à résister à ces quelques mois.

Et puis un jour, tout dérapa.
Je me sentais mal. Trop mal.
Et puis, perte de connaissance.

Je me réveillai dans une pièce blanche. Entièrement blanche. D’une pureté qui m’était encore inconnue.
Mes yeux se posèrent sur mon bras. Une perfusion. Cependant, je ne me souvenais pas de pourquoi j'étais dans cet état.

'' Monsieur Passiflore ? Vous êtes réveillé ? ''

Ma tête se tourna vers l’homme à la blouse blanche venant d’entrer dans la pièce.
Il prit la parole d’une voix monocorde.


Tout avait du mal à me revenir. J’avais complètement perdu le contrôle, à ce moment.
Je me souviens juste avoir eu peur de perdre la vie, après cette énorme crise.

Je fus forcé de passer plusieurs mois à l’hôpital.
Un temps de réapprentissage d’un mode de vie sain. Je ne voulais pas redevenir complètement misérable.
Ma peur de la mort me poussait vers l’avant.

Je vu des psys, un bon paquet. Avant d’obtenir un traitement. Que je n’acceptai pas, bien évidement.
Mais je me résolus finalement à le prendre, sentant que ça me faisait un minimum de bien. Enfin, au début, pas trop. Il me rendait complètement malade, physiquement parlant.

Et surtout, une lettre de mes parents me poussait à aller de l'avant, par simple esprit de contradiction.

''Comme on s’en doutait, tu es entrain de complètement gâcher ta vie. Nous ne sommes pas fier de toi. Notre réputation en a pâti, par ta faute. Comme tu t’en doutes, nous ne financeront plus tes bêtises. ''

J’allai les faire taire.

Je me purgeai de quelques-unes de mes addictions. Fini la drogue, fini les relations non protégées.
Je reste cependant complètement addicte à la cigarette, mais bon, on ne peut pas être parfait.

Une fois sorti… je reprit une vie un peu plus légale, j’ai envie de dire. Mais les petits emplois à temps partiel ne rapportaient pas énormément. En plus de ça, à peine un pied hors de l’hôpital, Célia me recontacta.
Célia ? Une de mes nombreuses conquêtes passagères.
Néanmoins, vous imaginez bien ma surprise quand j’ai appris que j’allai être père, à seulement 19 ans.

On a convenu d’un prénom ensemble. Et on se mit également d’accord pour se fréquenter le moins possible. Parce que vraiment, on ne se supportait pas. Cette fille était vraiment insupportable, me désignant comme celui responsable à 100 % de cette grossesse. On était deux, aux dernières nouvelles. De plus, à l’instar de moi du passé, elle avait un mode de vie vraiment malsain.
Jasmin naquit un 3 Juin. Il me ressemblait beaucoup. Et j’en étais satisfait, parce que ça saoulait vraiment sa mère.

Je laissais la mère s’occupait de son fils. Je ne comptais pas m’attacher à cet enfant. A vrai dire, au départ, je m’en moquais.
Et cette abrutie me faisait payer des frais scandaleux en ayant la garde de mon gamin.
Frais bien dur à payer, avec mes maigres salaires.

Cependant, avec le peu de temps que je passais avec mon fils, je voyais bien que cette ordure ne s’en occupait pas bien. Et pour une fois, dans ma vie, j’avais envie de faire quelque chose de bien.
De m’occuper de cet être fébrile.
Je me retrouvais beaucoup dans cette enfant. Ça me surprenait honnêtement. Cette tendresse m’était inhabituelle.
Galérant avec la justice un moment, je récupérai finalement sa garde alors qu’il n’avait que 2 ans. Je coupai un maximum ses liens avec sa génitrice, qu’il ne voit qu’occasionnellement à présent.

C’était d’autant plus dur de me débrouiller, mais je m’en sortais. J’avais toujours des contacts dans des groupes suspects, même si j’étais… un poil plus respectable, j’ai envie de dire. Cette vie ne me convenait cependant pas du tout. Je haïssais les petits train-train tranquilles. J’avais besoin de risques et de frissons.

Néanmoins, mes connaissances me redirigèrent vers une toute nouvelle Team.
La Team Dusk.
J’y entrai aisément, mon premier et seul Pokémon ayant évolué assez récemment en un fier et puissant Trioxhydre.
Et je me fis un nom dans l’organisation, les années ayant passé. Sous-chef, c’est donc désormais mon rôle. Cette organisation me faisant du bien. Je voulais la voir évoluer. J’avais besoin de ressentir de la puissance. Du contrôle.

Par un hasard le plus complet, je tombai, il y a seulement quelques semaines, sur une annonce de recherche de… bibliothécaire.
J’avais toujours cette licence, qui ne m’était pas très utile… et puis ce serait mieux, pour avoir un peu plus de revenus. Pour Jasmin.

Je fus pris assez facilement. J’avais été un des meilleurs de ma promo, lorsque j’étais étudiant. En plus de ça, malgré mon passé trouble, mon casier judiciaire est complètement vierge.

C’est ainsi qu’en plus de la Dusk, j'ai obtenu un emploi dit « officiel ». Logé, d’autant plus !
C’est pas le truc le plus passionnant, mais ça occupe mes journées, on va dire.