Le chant des sirènes [PV Kiana/Sunny]

Un jours des plus ordinaire. Le temps était calme et doux, mais le moral n'y était pas vraiment. Malgré mes efforts pour me faire à ce nouvel environnement, tout ce qui m'entourait me paraissais toujours si étranger. Je me sentais comme dans un rêve un peu trop réaliste pour être plaisant.
Je savais identifier cette sensation de dépaysement, mais, même si je n'oubliais pas la raison de ma venue, même si je faisais tout ça pour avoir un semblant de "comme avant", tout me semblais si horriblement nouveau.
Malgré tout, au fond de moi, je ressentais un autre mal-être que je n'arrivais pas à identifier. J'imagine que c'est ce qu'une personne lambda appellerait "ne pas avoir le moral" mais cette expression était bien trop flou et vague pour que je ne puisse m'en satisfaire. Je restais donc à me demander ce que je ressentais, soupirant lacement de temps à autres.
C'était proche de la mélancolie, mais pourtant bien plus terne. Les souvenirs joyeux teintant habituellement ce triste sentiment n'avaient plus que la saveur de lointains rêves décolorés. Parfois, il m'arrive de me demander si je suis le seul à ne pas savoir avancer naturellement. Peut-être que je réfléchis juste trop…

Pour me changer les idées, je pris mon violon et mon appareil photo, puis partis un peu au hasard.
Je ne me souviens plus vraiment du chemin, je m'étais tant perdu dans ma tête que je n'ai même pas pensé à regarder où mes jambes me menaient.
En revenant à la réalité, je vis la plage. Il n'y avait pas d'humain, juste quelques pokémon de passage donnant un air paisible à la scène.
Je suis resté contemplatif un moment. Tant de souvenirs me traversaient. Cette journée, passée à la plage de Relifac-le-Haut, me revenait dans quelques flashes. Le sable, les vagues, la chaleur, Alexandre.. Mari…
Mes yeux s'embrumèrent de larmes. J'étais pourtant parti pour me changer les idées et mes pensées me ramenaient à ces vieux souvenirs. S'ils ne voulaient pas partir, j'allais les contenter jusqu'à ce qu'ils n'aient plus de raisons de rester me tourmenter.
Je sortis mon violon de son étui, me mis en position, et entama cette vieille mélodie. Cette musique censée être joué en duo semblé bien terne quand elle n'était joué que par un solo de violon.
J'enchaînais les erreurs. C'était sûrement minime, voir imperceptible, pour d'autres, mais mon oreille entraînée faisait que ça m'insupportait. J'ai recommencé une, deux, trois fois… Ça n'était jamais suffisamment parfait, mais, épuisé, je ne me sentait plus la force de continuer. Une fois encore, ce sentiment avait gagné, je m'avouais vaincu. J'allais me résoudre à me sentir mal pour le reste de la journée…