Sortir du cocon [Pv. Drew Kaiten]

Son cœur battait très rapidement. Si vite, que s’il n’avait pas été bien fixé à l’intérieur de lui, il aurait sans aucun doute eu peur qu’il s’envole. Tomomichi Ikai se tenait à cet instant même devant les grandes portes fermées du hall de l’Académie Pokémon, Gakuen. Il était arrivé sur l’île à peine une heure plus tôt, s’était balader quelques instants en ville, avant de finalement trouver le car qui devait l’apporter jusqu’à l’école, de monter à bord, puis de finalement aboutir à destination. La prochaine étape n’était absolument pas compliquée, il lui suffisait de pousser la porte de mettre le pied à l’intérieur. Quelqu’un devrait y être pour l’accueillir. Mais une force invisible le retenait là, sur le paillasson géant.

Sur son épaule, Parh- z, son fidèle compagnon, laissa échapper un petit son qui se voulait encourageant, mais le gamin semblait réellement paralysé. Le deuxième essai de motivation du pokémon insecte se voulu plus insistant, puisqu’il gratta la joue de son dresseur du bout de sa patte, sortant celui-ci de sa torpeur passagère.

-Aïe! Mais ça fait mal Parh! C’est bon, j’y vais, j’y vais!

Satisfait, le pokémon frappa ses deux pattes avant ensembles, faisant mine d’applaudir, pendant que Tomi lui, déglutissait en avançant sa main vers la poignée de la fameuse porte. Alors qu’il allait finalement poser la main dessus, celle-ci s’ouvrit à la volé, laissant sortir un grand, qui devait être soit un étudiant plus vieux, soi même un prof. Celui-ci manqua de renverser le petit dresseur en le heurtant de plein fouet.

-Oh, pardonne moi!

-C’n’est rien m’sieur, ‘scusez moi, seriez pas…

Mais l’autre avait déjà continuer son chemin, dès qu’il s’était excusé. Le jeune Ikai poussa un soupir puis, prenant enfin son courage à deux mains, entra dans le hall. La première chose qui le marqua fut la grandeur des lieux et le nombre de personne qui y circulait. Des gens de son âge, des plus vieux, des adultes… Et surtout, des pokémon. Des créatures qu’il avait déjà vu, mais surtout des inconnus. On lui avait déjà envoyé avant son départ de la maison un « Pokédex », qui servait aussi de pièce d’identité apparemment, mais il n’aurait pas su par où commencé tellement il y avait de choses qu’il ne connaissait pas ici.

D’autres étudiants entrèrent derrière lui, le forçant à faire quelques pas de plus vers l’intérieur. Il ne savait pas trop ce qu’il recherchait, puisqu’on lui avait dit qu’un étudiant ou un prof devrait l’accueillir à cet endroit précis, mais il ne voyait personne avec un panneau lisant « Tomomichi Ikai », il n’avait donc pas de points de repères. Et il n’allait pas commencer à demander à tout le monde s’ils étaient là pour lui, non? Non?

Il soupira une nouvelle fois, commençant à être inquiet. On ne laissait pas un gamin de 12 ans si longtemps seul dans un endroit qu’il ne connaissait pas, non? Parh- z, bien agrippé sur le dos de la chemin de Tomi se promenait entre les épaules droite et gauche du gamin, tentant lui aussi d’apercevoir une issue pour eux.

Son pokédex toujours sorti et sans cible précise, Tomomichi vit la scène se dérouler devant lui à une vitesse ahurissante. Un pokémon bleu et rouge, visiblement hors de contrôle, entra dans le hall depuis l’un des corridors non loin et, sans hésiter longtemps, se jeta vers le jeune garçon qui n’eut aucunement le temps de réagir ou de se protéger avant de le voir disparaître dans un éclat rouge. Son dresseur, un homme assez âgé, tenait sa pokéball à bout de bras, venant de le rappeler.

Celui-ci adressa quelques mots à la balle avant de la ranger et de s’approcher de Tomi. Peut-être voulait-il s’assurer que celui-ci n’était pas blessé? Non, il en était tout autre. Apparemment, l’adulte devant lui était celui qu’il attendait depuis déjà plusieurs minutes.

- Tu dois être Tomomichi Ikai ? Je te prie d’excuser mon retard, comme tu as pu le constater, j’ai eus quelques ennuis qui m’ont quelque peu… accaparés. Je me présente, je m’appelle Drew Kaiten, professeur de psychologie et philosophie adaptée aux combats Pokémon. C’est ton premier jour ici, donc n’hésite pas à me dire ce que tu souhaites voir pour te familiariser avec les lieux ou le fonctionnement de cette école. J’ai été assigné à ton accueil pour la journée donc n’hésite pas.

Tant de mots sans pause. Le jeune garçon ne savait pas trop quoi penser, ni même par où commencer, si bien que les premiers mots qui s’échappèrent de sa bouche furent, et je cite :

-Euh…

Belle première impression, devant un prof de euh… Psychologie? Il allait sans aucun doute lui diagnostiquer quelque chose après ça. Nouvelle pique de Pârh dans son dos, voulant dire « Reprends toi mec, tu peux le faire! ».

-Oui m’sieur, je… Je suis bien Tomomichi… Votre pokémon… C’est un Porygon… 2? Non, il avait une forme bizarre… Z? J’m’y connais un peu en informatique, semblerait que le virus nécessaire pour son évolution lui ait pas fait…

La ligné des Porygon était des pokémons très observés et analysés dans les cercles de la communauté informatique. Après tout, ils ÉTAIENT des programmes, créées par l’homme, avant de s’être multiplié entre eux…

-Enchanté , m’sieur Kaiten… Euh, comme j’suis dans la concentration des chercheurs, est-ce qu’il y a euh… Des labos? Scientifiques et ou informatique? J’imagine que l’école en a des supers!

Son enthousiasme d’enfant déballant ses cadeaux à Noël reprit le dessus sur sa gène lorsqu’il pensa à la possibilité de pouvoir enfin visiter ces fameux endroits dont il rêvait depuis qu’il savait qu’il allait devenir étudiant ici. La réalité de la chose le rattrapait enfin. Il était étudiant de l’académie Gakuen. Il aurait accès à de l’équipement à la fine pointe de la technologie.

Il sautillait légèrement d’un pied à l’autre, comme il avait l’habitude de le faire lorsqu’il était excité, jusqu’à ce que Pârh-Az le pique une nouvelle fois, dans le cou cette fois. « Calme toi mon vieux, calme toi », était sans aucune doute le message qu’il tentait de faire passer à son dresseur.

-Aïe!... Euh… Oui, donc… J’aimerais aussi, ensuite, voir où se trouve les dortoirs, pour pouvoir y déposé mes trucs…

Il pointa du doigt la grosse valise qu’il avait déjà du traîner depuis son débarquement du paquebot. Allait-il vraiment la traîner pendant tout la visite? Il espérait que ça ne dure pas trop longtemps… à moins que si…

-Vous croyez que je peux la laisser au secrétariat en attendant et qu’on peut repasser par ici la récupérer ensuite? Ce serait beaucoup plus simple…

Tomomichi se calmait un peu plus au fur et à mesure que le professeur parlait. Malgré son entré disons euh… Remarqué, il semblait être un bon prof et un adulte responsable. Ce dont le gamin qu’était Tomi avec sans aucun doute besoin en ce moment où le stress menaçait de lui faire faire un ACV, du haut de ses 12 ans.

Le professeur Kaiten proposa plutôt au jeune Ikai de commencé par lui montrer les dortoirs, comme ça il pourrait dès lors y déposer ses effets personnels et continuer la visite l’esprit tranquille, ce qui n’était pas une mauvaise idée. Ensuite, ils iraient visiter les labos. Un plan idéal! Il était brillant le prof!

Ils se mirent donc en route vers les dortoirs. Selon le guide qu’avait reçu l’apprenti chercheur, sa chambre se trouvait au quatrième étage, ils auraient donc sans aucun doute des escaliers à monter pour y parvenir, ce qu’il n’avait pas vraiment prévu, avec sa grosse valise. Mais bon, comme le disait l’expression typique de par chez lui, il « traverserait le pont quand il serait à la rivière ». D’ici là, ils avaient d’autres discussion à avoir.

- Euh m’sieur… Professeur… Kaiten… Tout à l’heure, je euh… Je parlais pas que pour parler hein…. Votre Porygon… Ou plutôt, l’objet qui permet de passer de la forme « 2 » à la forme « Z », le bien nommé « CD douteux »… Il contient vraiment une sorte de « virus »… Si on le connecte à un ordi, on peut lui dire dire adieu, d’où la réaction des Porygon…

La culture geek de Tomomichi dans toute sa splendeur. Elle ne se manifestait habituellement que dans quelques occasions, lorsque l’on parlait de trois sujets bien précis. Les insectes, l’archéologie et, dans le cas présent, l’informatique. Pârh, sur son épaule, le piqua une nouvelle fois, lui rappelant d’aller droit au but.

- On pourra valider au labo, mais euh… Je crois avoir lu que lorsque ce genre d’incident arrive… Et ça peut ré-arriver… Un reset du programme est nécéssaire… Ça peut se faire sur un ordi, ou en installant un… Bidule, sur sa pokéball… M’enfin c’est ce que j’ai lu…

Il ne se souvenait plus de ses sources, mais si le prof était près à essayer, ça valait sans doute le coup, non? Ils arrivèrent finalement devant la cage d’escalier tant redouter par le gamin. Il la regarda un moment, regarda sa valise, presque aussi haute que lui, puis se gratta la tête tout en regardant l’enseignant.

- Vous euh… Vous croyez que vous pouvez m’aider?

Il se sentait pathétique…

Tomomichi n’arrivait pas du tout à cerné le professeur Kaiten, qui semblait être une personne très… Particulière, disons, faute de mieux. Celui-ci commença par lui indiquer l’ascenseur, plutôt que les escaliers, mais eut tout de même la gentillesse de prendre sa valise pour le transport. Il lui expliqua pendant ce trajet que le logiciel utilisé dans son cas d’était pas un virus, qu’on lui avait assuré cet élément, sans cependant être capable de lui dire les répercussions exactes que le tout pourrait avoir. Une fois arrivé au bon étage, ils entrèrent dans sa chambre, l’élève jetant un regard autour de lui. L’enseignant déposa sa valise sur le sol, puis fit mine de sortir, lui conseillant en même temps de se calmer un peu, de respirer. Ce qu’il fit. Il s’installa quelques instants sur le lit. C’était sa chambre. Sa « nouvelle maison ». Ça semblait… Confortable.

Une fois qu’il jugea être en pleine possession de ses moyens, il sorti de la chambre, espérant que le professeur n’en avait pas eu assez de l’attendre, mais celui-ci était toujours là, fidèle au poste. Ils se dirigèrent donc cette fois vers les laboratoires, l’endroit où Tomomichi passerait le plus clair de son temps et où son guide du moment semblait avoir quelque chose à faire, justement. Un peu plus éveillé que lors de leur marche précédente, le jeune chercheur regardait partout autour de lui, émerveillé par ce qu’il voyait. Les salles de classe, le parc parfois visible par une fenêtre, des pokémons et leurs dresseurs qui y gambadait. Certains pokémons sauvages peu farouches qui s’y aventuraient aussi… Cet endroit était le paradis en fait!

Ils débarquèrent finalement au laboratoire et le nouvel étudiant fut ébahi par la quantité d’appareil qui s’y trouvait. Il n’aurait pas pu nommer l’utilité de 95% d’entre elle, mais il se doutait fortement que dans peu de temps, il saurait au moins la base de chacune d’entre elles. Le prof Kaiten lui expliqua qu’il devrait choisir un parcours éducatif afin d’être intégré à la bonne équipe. Tomi avait déjà lu tout ça dans le guide du nouvel élève, et savait qu’avant de s’inscrire officiellement, il pourrait suivre un cours dans chaque programme, afin de ne pas choisir à la légère… Il avait bien hâte de commencer tout ça!

Le professeur Kaiten s’approcha ensuite d’un poste de travail et discuta un peu avec l’autre professeur présent. Tomi n’écoutait que d’un oreille, trop absorbé à observer ce qui les entouraient, mais son attention leur revint lorsque l’appareil devant eux cracha une pokéball que le prof s’empressa d’ouvrir, relachant un pokémon qui ressemblait à une simple coquille. Avec ses connaissances en archéologie, le jeune chercheur le reconnu tout de même aussitôt. Est-ce que c’était vraiment un…

-Kabuto! Vivant! J’en ai déjà vu dans des musées, mais ça… C’est vraiment un appareil à résurcti.. Résuri… Faire revivre des pokémons? Waaaah. Si j’avais su j’aurais apporté ma collection de fossile!

Ce truc n’était définitivement pas dans la brochure de l’académie! Ni sur le site web. Ni dans les reviews en ligne… Si cet appareil était si extra-ordinaire, quel potentiel pouvait bien renfermer les autres? Sa curiosité et son excitation à leur comble, il s’approcha d’une autre machine, l’observant attentivement, sans être capable de dire à quoi celle-ci pouvait bien servir… Il la pointa du doigt, se retournant vers les deux enseignants.

-On va vraiment m’apprendre à me servir de tous ces appareils? Mais c’est génial!

Ce qui était vraiment génial, c’était sans aucun doute l’opinion que les deux hommes étaient en train de se faire du gamin qui s’émerveillait devant une machine à café…