Le hasard de l'or ☼ Lazare Delord [100%]

Physique

Morphologiquement parlant, Lazare se trouve dans la moyenne. Pour 177 cm, il pèse 72 kg. Ce n’est pas très musclé pour un professeur de sports, surtout qu’il a perdu du poids ces derniers mois … Néanmoins, il reste en bonne forme physique et ne sera pas du genre à être essoufflé après avoir monté quelques marches. Sa peau, quant à elle, est naturellement bronzée, petite preuve de ses origines d’Alola. Celle-ci devient encore plus foncée lorsque le jeune homme passe plusieurs heures sous le soleil.

Ses cheveux sont d’un beau blond platine qui reflète la lumière. Coupés courts en été, le Delord les laisse pousser en hiver « pour se réchauffer » qu’il dit. En tout temps, des mèches couvrent son front et d’autres encadrent son visage. Visage jeune en passant, sans faire trop bébé toutefois puisqu’il a perdu ses rondeurs d’enfance. Ses yeux, eux, sont bleus ou gris selon la luminosité et la saison. Quoique la plupart du temps, son regard est caché derrière des lunettes de soleil. Lazare explique à ceux qui lui posent des questions là-dessus que c’est à cause de ses migraines : les lumières vives sont très agressantes pour lui. Certes, il souffre de maux de tête, mais ce n’est pas la seule raison qui le pousse à porter souvent des verres fumés : une fille lui a un jour dit que c’était sexy. Il les porte même à l’intérieur. Quoi ? Ne le jugez pas ! Lui n’a pas l’air de vous juger en tout cas, un sourire étire toujours ses lèvres en public.

Ses vêtements le démarquent de la foule pour une simple et bonne raison : Lazare porte presque seulement des habits de la populaire marque Guérilande. Riche ? Non, c’est juste la compagnie de ses parents et il les aide à faire de la publicité en portant leurs créations. Depuis la fin de son adolescence, le Delord aime compléter son look avec des bijoux comme des boucles d’oreilles, des bagues ou des colliers. Bref, il paraît plus fortuné qu’il ne l’est vraiment et n’a sûrement pas l’air d’un professeur … Ce qui ne l’empêche pas de faire du bon travail ! Enfin, il espère.

Caractère

On reconnaît bien un habitant d’Alola en Lazare. Chaleureux comme le soleil, souriant de toutes ses dents pour vous accueillir, il commence toutes ses rencontres par un fameux « Alola ! » bien sonore. Timide ? Ah, jamais de la vie ! Le blond est tout aussi sociable que sympathique. Si sa bonne humeur constante peut en dégoûter certains, il ne sera jamais insulté par leur humeur maussade. Difficile de le contrarier d’ailleurs, car il est très compréhensif, surtout avec ses élèves. Écouter les problèmes des autres ne le dérange guère, mais ne vous attendez pas à ce qu’il raconte les siens … Quelques-uns de ses collègues le trouvent d’ailleurs trop mou avec les étudiants problématiques. Être trop gentil ne peut pas être un défaut, si ?

Nul besoin de dire que c’est un professeur généralement apprécié par ses élèves, surtout que ses habits lui donnent un air « super cool ». Y a-t-il vraiment un adulte dans cette salle ou juste des adolescents ?... Hm, bref bref. Bon vivant, amusant, les autres peuvent compter sur lui pour mettre de l’ambiance. Tant mieux, parce qu’il adore faire la fête. Il adore les combats Pokémon aussi; après tout, il a suivi le cursus de dresseur dans cette même académie ! Si le Delord dit rarement non à un petit combat, il ne refuse jamais un peu de compagnie féminine non plus si vous voyez ce que je veux dire. Tant que cela ne se passe pas chez lui et que la demoiselle ne cherche pas du sérieux …

Quelqu’un le connaissant plus ou moins pourrait se demander : « Est-ce que ce gars peut être sérieux plus de deux secondes ? » Eh bien, oui. Déjà, il n’est pas professeur pour rien : même s’il semble décontracté avec les élèves, il prend son travail très au sérieux et passe de longues heures à préparer ses cours. Une personne attentive remarquera aussi que Lazare parle rarement de lui. Ce dernier a beau être dans son élément au milieu d’une foule, il n’a aucun ami intime. Et il n’en veut pas, il s’arrange toujours pour repousser adroitement les intéressés. Ce n’est pas le comportement d’un imbécile heureux, mais plutôt le comportement d’un homme ayant quelque chose à cacher …

Et des cachotteries, le Delord en a. De gros problèmes. Bien que le prof n’ait jamais consulté, une chose est claire : il souffre de jeu pathologique, une dépendance aux jeux de hasard. Que ce soit au casino d’Edenia ou en ligne, Lazare joue souvent avec des sommes pas toujours raisonnables. Il tente de se raisonner parfois, or l’adrénaline ressentie avant l’annonce d’un gain (ou d’une perte) est bien plus excitante que la raison. « Se faire de l’argent en jouant, c’est merveilleux, non ? » se dit-il pour se rassurer. Le blond a essayé d’arrêter quelques fois, en vain : dès qu’il se sentait chanceux, il allait miser. Et s’il perdait trop d’argent, il y retournait pour se refaire.

Évidemment, le Delord nie tout problème lorsque quelqu’un ose lui poser une question sur ses habitudes étranges. C’est vrai qu’il joue fréquemment pendant ses pauses sur son téléphone. Si Lazare va répondre avec sa bonne humeur habituelle à la première question, si l’autre insiste, il va vite s’énerver. Il sait déjà qu’il a un problème, il n’est pas idiot; cependant, il n’ose pas demander de l’aide. Qu’arriverait-il à son image publique si cette histoire se savait ? De toute façon, le jeune homme considère qu’au point où il en est, c’est impossible de se faire aider. Il a peur de se retrouver endetté, peur de perdre son travail si cela s’apprend, peur d’aller en prison à cause de cette fois-là … Oui, Lazare est horrifié derrière son sourire. Alors la plupart du temps, il réussit à se convaincre que tout cela, ce n’est pas si grave, qu’il exagère et s’inquiète pour rien. Il s’occupe l’esprit en socialisant, en se plongeant dans son travail ou… en jouant. Créant ainsi un cercle vicieux.

Histoire

Sa vie avait si bien commencé. Né dans la ville de Ho’ohale à Alola, le petit Lazare n’avait rien à envier à quiconque. La famille Delord était – et est encore – à la tête d’une compagnie de mode nommée Guérilande. Populaire dans leur région natale, la marque est aussi connue ailleurs dans le monde. En gros, la famille est riche.

Le blondinet ne manqua de rien en grandissant. Sa mère l’amenait même parfois au travail afin qu’il serve de modèle pour des vêtements pour enfants (Lazare en rit lorsqu’il revoit ces photos). Le jeune Delord n’était pas malheureux, mais comme la plupart des garçons de son âge, il préférait se bagarrer avec ses petits camarades plutôt que de garder ses habits propres. Il put enfin vider son plein d’énergie à ses onze ans, l’âge du Tour des Îles. Afin de débuter son aventure, son père lui donna une Miaouss d’Alola, progéniture de son propre Persian d’Alola. Si celui-ci était le roi Pokémon de la maison, alors la Miaouss sera la Princesse !

Lazare ne termina jamais son Tour des Îles cependant, sa mère trop inquiète l’ayant rappelé à la maison. L’adolescent n’était évidemment pas content de ce dénouement, mais comment refuser quelque chose à ses propres parents ? Puis, ce n’était pas comme si tout cela n’avait servi à rien. Il avait maintenant la certitude que la voie de dresseur était faite pour lui : tous ces combats et ces défis sur les routes d’Alola l’avaient comblé de joie et d’excitation. Il n’y avait rien au monde qui pourrait le rendre aussi heureux, ça c’était sûr !

Ce désir toutefois, il le garda pour lui. Il savait que ses géniteurs s’attendaient à ce que leur fils reprenne le flambeau de l’entreprise lorsqu’il sera en âge pour; dans son esprit d’adolescent, c’était clair qu’ils ne le laisseraient jamais choisir sa propre vocation. Le Delord continua donc à aller à l’école régulière, se contentant des quelques combats qu’il pouvait faire là-bas. À ses 17 ans cependant, il eut vent qu’une super académie avait ouvert ses portes sur une île paradisiaque. Ses rapides recherches sur Internet lui apprirent que les élèves pouvaient choisir la voie d’éleveur, de coordinateur, de ranger, de chercheur ou de… dresseur. Le soir même, Lazare prit son courage à deux mains et pendant le souper, il déclara à ses parents qu’il voulait devenir dresseur et non le prochain patron de l’entreprise. Il parla aussi de cette nouvelle académie et qu’il pourrait apprendre là-bas au lieu d’apprendre sur les routes, comme ça sa mère n’aurait pas à s’inquiéter. À sa grande surprise, ses parents déclarèrent que c’était une merveilleuse idée et qu’ils l’encourageraient qu’importe ses choix. Faut croire qu’il s’était fait du souci toutes ces années pour rien.

Le mois suivant, l’adolescent débarqua à Edenia. D’un naturel sociable, il se fit facilement des camarades dans ce nouvel environnement. Ils formaient une bande de jeunes certes hyperactifs, mais avec un bon fond. Lazare n’était pas un mauvais élève, quoiqu’il oubliait parfois de faire ses devoirs ou arrivait en retard … Classique. Ce fut aussi durant cette période que le blond développa des migraines. « Je suis désolée que tu aies hérité cela de moi, » le plaignait sa mère par courriel. Le jeune homme n’y voyait pas là la fin du monde, trop optimiste pour se laisser abattre aussi facilement.

Quand la bande d’amis eurent tous 18 ans, l’un d’eux eut la brillante idée d’aller au casino. Maintenant qu’ils étaient tous majeurs, il fallait en profiter ! Tout le monde accepta sans grande surprise. Avec chacun 100P$ dans les poches, ils passèrent une soirée de fou à essayer les différentes machines dans l’espoir de gagner le gros lot. Lazare sentait son cœur se serrer à chaque fois qu’il regardait les rouleaux tourner. C’était la même sensation d’excitation qu’il ressentait lors des combats Pokémon. Les rouleaux s’alignèrent lentement et… Bingo ! 1 000$P ! Incroyable ! Ses amis n’en revenaient pas et lui non plus. Quelle chance ! Il s’en vanta pendant quelques jours. Juste quelques jours, en effet, parce qu’en moins d’une semaine, il avait déjà tout dépensé. Il n’avait jamais été doué pour économiser, il devait se l’avouer …

Maintenant qu’ils avaient essayé les machines à sous au moins une fois dans leur vie, les jeunes ne se sentaient plus le besoin d’y retourner. Ils continuèrent leurs études comme avant en plaisantant qu’au final, la vie ne changeait pas du jour au lendemain parce qu’on a 18 ans.

La période d’examens cette année-là fut plutôt difficile. Le Delord ainsi que plusieurs autres s’isolaient dans leur chambre afin d’étudier en paix. Toute cette pression le stressait un peu toutefois et le gosse de riche voulait se changer les idées. Il proposa à plusieurs personnes un combat Pokémon afin de se dégourdir, mais elles refusèrent toutes sous prétexte qu’elles n’avaient pas le temps. Assis devant son bureau, le blond soupira en se penchant vers l’arrière. Il allait devenir fou s’il lisait une ligne de plus de ce paragraphe sur les baies ! C’est là qu’il eut un éclair de génie. Il se souvint de cette soirée au casino où il s’était bien amusé. Il décida d’y aller seul. Il ne gagna pas de gros lots cette fois-ci, même qu’il sortit avec le même montant d’argent qu’il avait au début. Cela n’avait pas d’importance néanmoins, car cela lui avait permis de se changer les idées et de s’éclater. Quel endroit magique quand même !

Lazare passa les examens avec succès. Peut-être pas avec les meilleures notes de sa classe, mais sûrement pas les pires. Il continua sa scolarité jusqu’à ses 20 ans sans évènements majeurs à part l’évolution de Princesse en Persian. Il retournait au casino parfois pour se changer les idées lorsque tous ses amis étaient occupés, rien de bien alarmant. Le Delord reçut son diplôme l’année où une certaine Team Dusk se fit connaître, mais là encore, il ne s’en faisait pas trop. Il était un super dresseur maintenant ! Afin de féliciter leur fils, ses parents lui versèrent une incroyable somme d’argent. Comme il était chanceux ! Tellement chanceux que c’était peut-être un signe du destin : Lazare eut la merveilleuse idée de tout miser au casino, se disant qu’il allait se faire encore plus d’argent. Malheureusement, cela ne se passa pas comme prévu et au lieu de doubler sa mise, il ne lui en restait que le quart.

Paniqué. Il était complètement paniqué. Comment allait-il expliquer ce désastre à ses parents ?! Il décida de jouer tout ce qui lui restait en priant pour qu’un miracle arrive. En vain. Tout ce qui lui restait à faire était de trouver un travail … Là encore, le diplômé réalisa que dresseur, ça ne payait pas nécessairement bien. En tout cas, rien sur l’île ne semblait correspondre à ses critères. Il aimait Edenia néanmoins et voulait y rester. De plus, il voulait être un adulte indépendant, alors retourner chez ses parents était hors de question ! Au bout de quelques jours de recherche, Lazare se trouva un boulot dans un magasin de fitness au centre commercial.

Plusieurs mois défilèrent. Le Delord s’ennuyait terriblement dans cet environnement de travail. Lui qui rêvait de combats Pokémon, voilà qu’il devait expliquer à une vielle dame comment fonctionnait un tapis roulant … Oh, il aimait aider les gens, mais disons qu’il espérait mieux quand même. Du coup, il allait souvent au casino pour chasser l’ennui. Au bout d’un moment, un employé de la place le prit à part. Légèrement embarrassé, l’homme expliqua au jeunot qu’il le voyait fréquemment ici et que cela l’inquiétait un peu, qu’il existait des ressources s’il avait un problème. Un problème de jeu, lui ? Ridicule ! Il avait surtout un problème d’ennui ! Enfin, il était hors de question que les gens le voient comme une personne dépendante.

Pendant quelques temps, Lazare se força à ne plus aller au casino. Se forcer, oui, car il se rendit vite compte qu’un certain vide s’était installé. Peut-être était-ce simplement le signe qu’il était temps de changer de travail ? Ah, ça devait être ça. Trouver un boulot plus payant semblait être un bon plan de toute façon. Il chercha sur Internet des offres d’emploi et tomba sur le poste de Professeur de Sports à l’Académie. En même temps, il tomba sur une publicité à propos de jeux de hasard en ligne. Non seulement avait-il l’opportunité de retourner à l’école où il s’était tant amusé, il pouvait maintenant jouer chez lui sans que personne ne trouve cela louche. C’était une double victoire à ses yeux.

Ce fut donc à 22 ans que Lazare Delord devint professeur à la prestigieuse académie. Il eut le poste plutôt facilement puisqu’il était un ancien élève et donc déjà connu de l’établissement. Le blond annonça la nouvelle à ses parents et ceux-ci lui firent alors une offre alléchante : ils étaient prêts à le payer pour qu’il fasse de la publicité pour leur marque de vêtements s’il les portait au travail. Comment refuser de l’argent facile ? Il avait enfin l’impression que le vent tournait en sa faveur. Il devint rapidement ami avec ses élèves, ses collègues étaient sympathiques pour la plupart, il aidait les autres et leur donnait le sourire. Que demander de plus ?

Ayant plus d’argent et se sentant de meilleure humeur, le prof misait de plus en plus gros sans vraiment le réaliser … Jusqu’au jour où la réalité le frappa de plein fouet : il atteignait tout juste la fin du mois, même qu’il lui était arrivé de ne pas manger afin de pouvoir payer son loyer. Comment était-il arrivé à ce point sans s’en rendre compte ? Confus et choqué, Lazare fit ce qui lui semblait le plus logique et tenta de se refaire au casino. La chance semblait l’avoir quitté cependant puisqu’il ne fit que perdre le peu d’argent qu’il lui restait.

Voilà qu’il se trouvait dans le rouge à présent. Si cela se savait, il pouvait dire au revoir à sa carrière et à sa réputation … Il ne pouvait pas non plus demander de l’aide à ses parents, ils risquaient de lui demander où il jetait tout son argent. Déprimé, le joueur compulsif s’affala sur son divan et alluma machinalement la télévision. Il écoutait les nouvelles d’une oreille distraite jusqu’à ce que le sujet tourne autour de la Team Dusk. Des bandits qui volaient des chromatiques afin de les revendre à bon prix … Tout bonnement épouvantable. Le blond allait fermer la télévision lorsqu’une horrible pensée lui traversa l’esprit tel un démon susurrant dans son oreille. Il avait vraiment besoin d’argent …

Le lendemain après le travail, Lazare chercha désespérément un Pokémon chromatique dans la nature, n’importe lequel. Il tomba par miracle sur un Rattata vert et Princesse le mit KO bien assez vite. Alors qu’il capturait le rongeur, deux hommes sortirent de nulle part et lui ordonnèrent de leur donner le Rattata « sinon on fait ta fête ». Ah, sûrement des sbires Dusk. Peut-être que la chance était de nouveau de son côté ? Quelle petite capricieuse celle-là ... Le Delord replaça ses lunettes de soleil sur son nez et leur offrit un sourire confiant, déclarant qu’il voulait leur vendre sa trouvaille. D’abord surpris, les deux criminels et le professeur marchandèrent de longues minutes. Ce dernier repartit finalement avec quelques billets en poches tandis que les autres s’éloignèrent avec le Rattata.

Honnêtement, le Delord n’était pas fier de son coup. Il avait vendu un petit Pokémon innocent à des malfrats dans le seul but d’arrondir ses fins de mois … Il parvint à se rassurer en se disant que de toute façon, les deux sbires l’auraient sûrement trouvé et qu’il n’avait fait qu’accélérer les choses. Et puis, c’était juste une fois, non ?... Ce fut ainsi que Lazare réalisa que sa vie était devenue un gros bordel et qu’il en était le seul responsable. Malgré tout, chaque jour, il allait voir ses collègues et ses élèves avec le sourire, mine de rien. Allait-il enfin prendre sur lui ? Allait-il sombrer encore plus ?