Veuillez insérez un titre de fiche inutilement compliqué ici ~ Kyûsaku Toyosato

Sur quel étage voudriez-vous votre chambre ? : 2ème
Description : Un espace de vie d'avantage pratique qu'esthétique, aux murs immaculés lui conférant une certaine luminosité... Mais aussi une certaine froideur : à part quelques photos -en grande majorité de sa famille- accrochées sur un support en bois près de son bureau, il n'y a que très peu de couleurs ou de décorations, d'où une sensation de vide assez importante. L'endroit ne donne pas l'impression d'être habité, le professeur étant trop organisé pour laisser ses affaires traîner. De même, puisqu'il travaille majoritairement en numérique, vous ne verrez pas un nombre important de copies s'amasser dans son espace de travail. Néanmoins ses étagères sont remplies de divers livres de stratégie et autres ouvrages en rapport avec les matières qu'il enseigne, avec quelques oeuvres de fiction par-ci par-là. Ses adelphes passent souvent et ils ont la vilaine tendance d'oublier leurs affaires chez lui, aussi : si vous apercevez un objet qui n'a rien à faire là -comme une peluche, une BD ou une console de jeu- il y a donc de fortes chances pour que cela leur appartienne.

Personnage sur l'avatar : Sanetoshi Watase de Mawaru Penguindrum

Kyûsaku est une personne plutôt grande, autour du mètre quatre-vingt cinq, avec un poids assez moyen pour satisfaire les plus grands amateurs d'IMC du coin. Il n'est pas quelqu'un de musclé, mais pas particulièrement frêle non plus : une personne suffisamment observatrice pourrait remarquer que sa silhouette ne correspond pas tout à fait à l'idée qu'on se ferait communément de "masculin" sur certains points, néanmoins cela reste assez discret pour que le commun des mortels n'y prête aucune attention ou même ne le remarque. Si androgynie il y a, elle provient surtout de ses traits fins : entre son visage plutôt rond, ses longs cils, l'absence de pilosité faciale ainsi que ses cheveux couleur fleur de cerisier -c'est-à-dire rose assez pâle pour paraître blanc sous certaines lumières- qui lui arriverait jusqu'à la taille s'il ne les attachait pas... Oui, il ne vous en voudra pas de l'appeler "madame" accidentellement, même si sa voix est assez grave pour dissiper certains doutes à ce sujet. Il n'est juste pas du genre à se conformer à ce qui est "normal", ce qui se reflète également dans ses choix esthétiques : ne pensez pas qu'il n'est pas conscient de l'image qu'il donne, bien au contraire il en prend extrêmement soin et ne laisse rien au hasard.

La couleur de ses yeux se situe entre le magenta et le rouge, tandis que son regard est souvent... Calme. Un peu vide, des fois, certains diront. Si les yeux sont le reflet de l'âme, alors la sienne le quitte régulièrement : pas que Kyûsaku ne soit pas quelqu'un d'expressif, au contraire peut-il se montrer excessivement dramatique par moment, néanmoins son attitude manque cruellement de naturel. Un sourire qui se veut doux à de quoi être perturbant lorsque le reste de son visage ne suit pas, bien qu'il puisse être difficile pour quelqu'un ne le connaissant que de loin de déceler d'où vient ce malaise précisément. Le professeur n'est pas le genre de personne qu'on puisse cerner aisément, chose qu'il l'arrange : il est mauvais acteur, après tout, et ne saurait duper son entourage longtemps lorsque sa sincérité se remarque bien trop pour pouvoir être faussée par la suite. La seule chose qu'il sache faire, c'est conserver un sang-froid inhumain, d'où l'impression qu'il donne parfois d'être dissocié de ce qui peut bien se passer autour de lui. Ce n'est pas une personne imposante en tant que tel, mais cela ne signifie pas qu'il n'ait aucune présence : car quelqu'un qui sait ce qu'il fait et qui semble avoir une longueur d'avance sur vous (que ce soit vrai ou non) est tout aussi menaçant en combat que le Métalosse l'accompagnant.

Comme dit plus haut, Kyûsaku rejette l'idée de normalité, aussi évidemment cela se reflète dans sa garde-robe : plus directement, vous pouvez attendre un siècle pour le voir arborer une tenue professionnelle du style chemise-cravate ou l'uniforme. Après tout les vêtements longs et amples sont un peu devenus son signe distinctif, que ce soit les manteaux, écharpes et autres capes, peu importe la saison ou l'endroit : il n'a rien à envier à un personnage d'anime. D'ailleurs il y a fort à parier que, si vous pouvez imaginer une tenue dans le domaine du fictif, alors le professeur l'apprécierait également : car porter des bottes montant quasiment jusqu'aux genoux n'a aucun autre intérêt qu'esthétique. Il est suffisamment grand pour se passer de talons. Du reste il a tout de même une certaine préférence pour les couleurs claires : du rouge au bleu, avec une omniprésence de blanc dans ses tenues : il est plutôt rare de le voir sortir de cette zone de confort d'autant que, aussi excentrique puisse t-il paraître, il a des standards. En fait, il est bien trop sélectif pour son propre bien en plus d'être perfectionniste, aussi peine t-il parfois à se décider concernant quoi mettre et se satisfera donc de son manteau fétiche. Non, il n'accepte pas les critiques, surtout si elles viennent du club des gamins en short... Plus sérieusement, il a tout intérêt à être facilement reconnaissable.

Car en tant que membre de la Team Dusk, vous vous doutez bien que l'anonymat est important, aussi différencier ses deux identités par son apparence est une étape essentielle : si passer d'une coupe de cheveux longue à courte soit... Pas particulièrement facile à faire, ni pratique niveau temps, d'ailleurs ce n'est pas très confortable et globalement une contrainte, reste que c'est possible et aide déjà pas mal. Excepté un masque, des lunettes ou des vêtements différents de ce qu'on associerait avec lui en temps normal, il ne peut pas faire grand chose de plus de toute manière : sa voix ne change pas, son expression de genre non plus (en assumant qu'il en a eu une précise à l'origine)... Bref il reste préférable pour lui de faire profil bas et d'envoyer des sbires sur le terrain tandis qu'il boit un café ou effectue une quelconque tâche de la même pertinence, d'autant qu'il reste avant tout un stratège : sa priorité est de vérifier que tout se passe selon le keikaku (keikaku veut dire plan) et non d'agir ou d'attirer inutilement les suspicions. Mais si vous devez croiser un sous-chef à l'attitude glaciale -car après tout le contraire serait signe de faiblesse, n'est-ce pas ?- et qui n'hésitera pas à agir s'il pense que vous représentez une menace, ce sera peut-être lui.

Il est facile de voir Kyûsaku comme quelqu'un de calme : l'adulte ne perd que rarement son sang-froid et sait contenir ses émotions lorsqu'il considère le moment inapproprié pour s'exprimer... Le problème étant qu'à ses yeux, cela revient à ne jamais le faire, tout du moins concernant le négatif : à part des métaphores prononcées en coup de vent voir une simple remarque sarcastique, vous ne l'entendrez pas se plaindre sérieusement. Il est quelqu'un d'optimiste, aussi préférera t-il toujours avoir une attitude plutôt positive quitte à se permettre un peu d'enthousiasme : les choses sont comme elles sont, alors autant essayer d'en tirer le meilleur ! Mais croire qu'il serait quelqu'un de doux simplement car son attitude tend parfois vers ce trait de personnalité serait une grave erreur : ne comptez pas sur lui pour mâcher ses mots, s'il y a un problème, il y a une solution et il y a plus de chance pour que le professeur fasse preuve de logique pure que d'empathie envers quelqu'un venu chercher conseil auprès de lui. Malgré sa façon de parler plutôt grandiloquente, l'adulte se montre toujours extrêmement direct lorsqu'il tient à mettre l'emphase sur un point. Il n'a ni la patience, ni le temps d'inventer trois milles manière de reformuler ses phrases il faut dire, peu importe à quel point peut-il se montrer bienveillant envers son prochain.

Le professeur aime se la jouer mystérieux ou, plutôt, il n'affectionne pas particulièrement parler de lui : voir les autres essayer d'inventer les réponses aux questions qu'ils se posent d'eux-même -plutôt qu'y répondre- lui parait bien plus amusant. Kyûsaku n'est ceci dit pas contre l'idée de donner quelques indices par-ci par-là : lui-même étant quelqu'un d'extrêmement curieux, ce serait hypocrite de blâmer les autres d'être indiscrets lorsqu'il est le plus à même de déterrer des dossiers sur son entourage "au cas où". Moral ? Absolument pas, mais il n'a jamais prétendu l'être. Il faut exploiter les faiblesses de son adversaire et cela ne s'applique pas seulement aux combats Pokémon : croyez bien que s'il entre en conflit avec quelqu'un, il frappera là où ça fait mal. Avec un peu de chance ça en découragera certains d'aller fouiner dans ses affaires, étant donné qu'il a bien plus de choses à cacher qu'il ne le laisse penser. Dans tout les cas, lancer des piques reste parfois le seul moyen qu'il a de se faire entendre, étant donné qu'à ses yeux élever la voix revient à admettre défaite. Dire que sa curiosité est uniquement malintentionné serait aller un peu trop loin, ceci dit, étant donné qu'il peut simplement se montrer... Maladroit ? Oui, il veut apprendre à connaître les gens l'entourant, mais ne se soucis juste pas de leur avis sur la question.

Le dresseur a toujours été quelqu'un de réfléchi : il a besoin que toute chose ait un sens aussi cherchera t-il constamment à leur en donner un, même s'il doit arriver à des conclusions bancales pour y parvenir. La connaissance étant l'arme la plus redoutable à ses yeux, il a vite prit l'habitude d'étudier tout ce qu'il ne comprend pas jusqu'à être en mesure de juger s'il s'agit d'une menace ou non, ainsi que de savoir comment interagir avec : lui, méfiant ? A peine. D'ailleurs s'il a l'arrogance de ne pas voir ses élèves comme d'éventuelles menaces, reste qu'il considère tout de même important de bien les connaître : car il veut les aider or, pour cela, il doit tout d'abord saisir ce qui capte leur intérêt. C'est quelqu'un d'extrêmement impliqué dans ce qu'il entreprend, son métier n'étant pas une exception : s'il doit accorder plus de temps à un élève en particulier, croyez bien qu'il en trouvera le moyen. C'est la raison pour laquelle il a toujours favorisé les cours en effectif réduit, bien qu'il soit forcé de faire des compromis puisque les questions de logistiques brisent ses rêves et espoirs de professeur... Heureusement il est quelqu'un d'assez observateur, en plus des capacités de déductions qui vont avec, aussi saisit-il vite les individus. Reste qu'il n'est pas infaillible et préférera donc toujours s'arrêter au plus évident pour réduire sa marge d'erreur.

Si seulement sa relation au Pokémon était plus simple : il a beau être dresseur et apprécier l'aspect stratégique des combats, Kyûsaku ressent une forte aversion envers les bestioles en elles-même. Les seules qui ne le dégoûte pas sont celles peu semblables à des êtres vivants, le reste ne lui aspire rien de positif. Une situation difficile dans une académie remplie de fanatiques en tout genre, aussi vous comprendrez qu'il n'en parle pas : il serait vexé qu'on assume que le combat n'est qu'une excuse pour malmener ces bêbêtes et se doute bien que certains adoreraient faire ce raccourci... Peut-être est-ce vrai, dans certains cas, mais lui-même n'est pas sadique à ce point : au pire se montrera t-il froid envers eux, mais il n'est pas dénué d'empathie, il est bien parvenu à apprécier sincèrement son Métalosse après tout. Si son choix de carrière peut paraître assez contreproductif dans ces conditions, sachez qu'il a bien ses motivations : il ne peut pas s'empêcher de vouloir aider ceux plus jeunes que lui -instinct de grand-frère, probablement- puis... Un sous-chef de la Dusk a toujours besoin de sbires et, si certains enfants sont destinés à y tomber, il préférera toujours les savoir sous ses ordres qu'exploités par des individus moins scrupuleux que lui. Mais cela reste dans le pire des cas : s'il peut les dissuader, il le fera !... A priori ?

Car Kyûsaku reste un membre de la Team Dusk, depuis plusieurs années déjà, et il vaut mieux ne pas l'oublier : il est capable de mettre de côté toute notion de pitié pour faire son travail vite et efficacement. Croyez bien qu'il a dû se salir les mains pour gravir les échelons de l'organisation et vous savez quoi ? Ce n'est pas quelque chose qu'il regrette : la revente de chromatique, en plus d'être un moyen de se faire de l'argent soyons franc, est une action louable compte tenu de la surpopulation de ces bestioles sur l'île comparé aux autres régions. Quelqu'un en possédant a de toute manière conscience de leur valeur, aussi est-ce leur faute s'ils sont assez imprudents pour se faire voler. Bref.... Un personne doit jouer le rôle du méchant, parfois, et il se trouve juste que c'est tombé sur lui : car il a une fratrie, qu'il a pratiquement dû élevé seul et ses moyens financiers ne lui ont pas donner l'option de rester dans le droit chemin. Une excuse comme une autre pour se dédouaner : la vérité c'est que, comme bien souvent, il a choisit la solution de facilité. S'il a continué sur cette voie, alors qu'il aurait pu abandonner, c'est bien parce qu'il a quelque chose à en tirer : quoi précisément... Lui-même peine à le saisir, en vérité, d'où sa difficulté de le poser en mots sans s'inventer d'autres justification. Reconnaître ses propres fautes n'est pas si facile.

L'environnement où est né Kyûsaku n'avait rien de particulier : ses parents se sont connus en fréquentant la même académie Pokémon, le père pour devenir dresseur et la mère infirmière. Ils sont vite devenus inséparables et qu'ils aient un enfant tôt dans leur vie de couple, peu de temps après s'être installé ensemble à Joliberges, n'avait donc rien de surprenant : devenir parent freina leurs ambitions, certes, néanmoins ils n'ont jamais regretté d'avoir prit le temps de l'élever, que ce soit lui ou son petit frère Kuroha né 5 ans plus tard. Ils formaient une famille particulièrement aimante, cela ne signifiant pas que leur foyer était parfaite pour autant ceci dit : car si les Pokémon étaient dans sa famille considérés comme des membres à part entière... Et bien, Kyûsaku n'est jamais parvenu à les apprécier : au contraire, l'équipe de son père, qu'il a côtoyée tout le long de son enfance, le terrifiait. L'adulte eu beau essayer de l'habituer à leur présence, il ressentait déjà une forte aversion envers eux. Son Démolosse, plus particulièrement, l'effrayait dû à sa nature trop foufou et brute. Ajoutez à cela que, étant spécialisée dans les Pokémon sauvage, il arrivait parfois que sa mère soit blessée au cours de certaines interventions, et comment voulez vous faire comprendre à un enfant que les Pokémon ne sont pas que des dangers sur pattes ?

Bref, cela expliquait en quoi Kyûsaku peinait à comprendre les autres enfants de son âge : pourquoi avaient-ils si hâte de s'occuper d'une de ces bestioles, au point de piquer celles d'un de leurs proches en cachette voir, pour les plus casse-cou, aller en capturer ? Cela n'avait aucun sens et fut la source de quelques conflits, jusqu'à ce qu'il réalise qu'il ne pouvait que "faire avec" : son père semblait tellement heureux à l'idée de lui en offrir un, les jours précédents son dixième anniversaire, qu'il n'osait de toute manière pas le décevoir. Le jour J, lorsqu'il se trouva en face d'un petit Evoli, il s'efforça de sourire et remercier ses parents : évidemment il n'aimait pas la sale bête, d'ailleurs il commença rapidement à la négliger. Il pensait que, s'il l'a rejetait, la créature finirait par partir d'elle même : néanmoins, celle-ci ne lui en voulait pas et refusait de l'abandonner. Lorsqu'il tentait de la perdre, elle retrouvait le chemin de la maison. Bref, ce petit jeu dura quelques mois et usa vite sa patience : il fallait que le type normal disparaisse (et vite) pour que tout redevienne comme avant. Mais au final, il n'y avait qu'un moyen de s'assurer que la bestiole ne revienne jamais, aussi moralement discutable cela soit-il : ce n'est pas comme s'il n'avait jamais aperçu quelqu'un jeter un quelconque déchet à la mer, donc... Pourquoi ne ferait-il pas la même chose ?

Ce qui s'est passé exactement, ce jour là... Kyûsaku ne s'en souvient pas trop : il est certain que son Evoli a bien finit jeté à la mer -comme il l'avait planifié- et il est improbable qu'il ai survécu au vu de son âge. Même si retrouvé, son corps n'aurait pas put être identifié, aussi il s'est fait à l'idée de ne jamais connaître la vérité... Mais ce qui le perturbe, dans cette histoire, c'est d'ignorer si oui ou non il serait aller jusqu'au bout de son plan dans des circonstances normales : car dans les faits, il a été prit la main dans le sac. Enfin, un Snubbull l'a repéré, boîte à la main. Et sans l'interférence de ce dernier, ayant attaqué l'humain pour sauver son congénère... Peut-être aurait-il changé d'avis. Ou pas. Dans tout les cas (et contrairement à son crime) cette agression ne passa pas inaperçu, d'où le fait qu'il s'en soit sortit sans trop de soucis. Le canidé fila rapidement en entendant d'autres humains rappliquer tandis que le garçon eu le droit à un simple séjour aux urgences. L'attaque qu'il avait subit permit même de faire passer la disparition de son starter en second plan : ses parents ne remirent pas en cause sa version des faits -que l'Evoli avait disparu plus tôt et qu'il était en train le chercher- et, s'ils avaient peut-être quelques reproches en réserve concernant la manière dont il avait traité le type normal tout ce temps, cela n'alla pas plus loin.

Il reçu un deuxième Pokémon quelques temps plus tard, un Terhal : lui et ses parents eurent une longue discussion pour savoir ce qui était le plus adapté pour lui, or Kyûsaku n'était plus si enclin à rejeter l'idée d'avoir un Pokémon lorsque, à l'avenir, il aimerait pouvoir se défendre. Le type acier avait le mérite d'être discret, en plus de ne pas être une créature de chair et de sang, aussi pouvait-il le tolérer. Il commença d'ailleurs à s'intéresser aux combats Pokémon, au grand plaisir de son paternel qui voyait en les petits cours qu'il lui donnait l'excuse parfaite pour passer plus de temps avec l'ainé, mais aussi garder un oeil sur lui. A l'école, au vu de ce qui s'était passé, ses camarades se montrèrent plus compréhensifs de ses réactions envers les Pokémon : question sociabilisation, les quelques mois suivant l'incident lui donnèrent bon espoir de s'intégrer, car après tout peut-être n'était-il pas si différent des autres, finalement. Il le croyait. Mais la vie suit son cours et, avec la puberté, les gens changent... Sauf lui, apparemment. Et si les vannes de ses potes sur son retard durant le collège n'avaient probablement pas pour but d'être méchantes, reste qu'il le vivait assez mal : il y avait d'autres détails, aussi, qui le rendait "anormal" lorsque comparé à ses camarades du même sexe, mais ça... On lui a bien apprit à ne jamais en parler, pour le coup.

Le corps médical n'a jamais été doux avec lui, d'autant plus lorsqu'ils trouvèrent enfin la source du problème : il n'avait jamais été aussi "normal" qu'on ne le pensait, un trouble des chromosomes plus précisément, et s'il n'a pas été diagnostiqué plus tôt c'était simplement car il n'y avait eu aucune raison de s'y intéresser auparavant. L'apprendre fut un choc : même si sa famille l'acceptait tel qu'il était, en tant qu'adolescent, il craignait l'idée de ne plus pouvoir s'intégrer. Il en était de même pour les médecins, apparemment, d'où le fait qu'on ne lui donna jamais réellement le choix de suivre un traitement. Le but n'était pas de le "soigner", puisque ce serait insensé : c'était de le normaliser et, au début, cela fonctionna suffisamment... Enfin, ç'aurait été peut-être plus efficace s'il n'avait pas tout stopper -que ce soit à cause des coûts trop élevés, des effets secondaires, puis par esprit de contradiction, successivement- durant l'année de ses 14 ans. En un sens ce n'est pas plus mal : il ne regrette pas ce choix de nos jours et peut vivre avec le fait de ne pas être le type le plus viril de la planète... Les éventuels problèmes de santé que peuvent causer sa condition, il verra en temps voulu. Il était bien plus difficile de contester ce que des figures d'autorités jugeaient être le mieux pour lui à l'époque, excepté s'il entreprenait lui-même quelques recherches en médecine.

Bref, en plus de ces soucis de santé, les années à suivre avaient encore de mauvaises surprises en réserve : sa mère tomba de nouveau enceinte... Et accoucha de jumeaux, dans des conditions loin d'être optimales. Enfants qui n'eurent qu'à peine le temps de connaître leur génitrice puisque cette dernière décéda dans les jours qui suivirent, à cause de négligences graves commises par l'hôpital. Evidemment l'ainé vécut mal ce décès, néanmoins au vu de la réaction de son père -détruit par cette nouvelle- et en sachant Kuroha désemparé face à une situation qu'un enfant de 9 ans peine à comprendre, il fallait bien que quelqu'un garde la tête froide... Et c'est tombé sur lui. Hiro et Ichigo grandirent dans des circonstances particulières car, si leur père s'occupait d'eux, ce n'était que pour le minimum vital : l'adulte avait peur d'interagir avec les jumeaux car il craignait de les blâmer pour la mort de sa femme et leur imposer cette responsabilité. C'est pour cela qu'il était plus enclin à laisser Kyûsaku s'en charger lorsque ce dernier se proposait, ce qui revenait à bien trop souvent : un étudiant, même en alternance, avait plus de temps à accorder qu'un parent tentant tant bien que mal d'amortir le choc financier lié à la perte d'une de leurs principales sources de revenus... Puis s'occuper de ses jeunes adelphes aidait l'adolescent passer à autre chose.

Pour les dix ans de Kuroha, Kyûsaku lui offrit un Etourmi et l'encouragea à partir en "voyage initiatique" : lui n'avait pas le choix de continuer sur sa lancée, avoir l'occasion de bosser à mi-temps à l'arène de sa ville durant ses études permettant à lui ainsi qu'à son désormais Métang de progresser énormément en quelques années. En plus d'aider financièrement sa famille, les combats étaient sa principale distraction et il est heureux d'avoir pu s'y raccrocher plutôt que d'être tombé dans un domaine plus dangereux comme, à tout hasard, la Team Galaxy. Quand au futur, c'était simple : il ne voyait pas au delà de la protection de sa fratrie, peu importe combien son père le suppliait de penser à lui-même avant tout. Ce dernier n'était pas un exemple puisqu'il a abandonné sa carrière peu stable de dresseur pour des petits boulots, il a même renoncer à une partie de son équipe pour avoir moins de bouches à nourrir... Tout ça jusqu'en 2013, avec l'ouverture de Gakuen sur l'île d'Edenia, où une demande sans trop d'espoir pour le poste de concierge fut acceptée. La petite famille quitta leur ville natale pour s'installer sur l'île. Kyûsaku fut transféré en filière dresseur pour ses dernières années d'études tandis que Kuroha rejoint la filière chercheur. Ils étaient de nouveaux tous ensemble... Mais leur situation était toujours loin d'être idéale.

Socialement parlant, Kyûsaku ne savait pas où se placer... Ce pourquoi il choisit consciemment de ne pas le faire. Sans autre choix que de maintenir sa façade -puisqu'au vu de l'état de sa famille et la situation de ses adelphes il n'osait pas imaginer ce qu'il adviendrait s'il finissait par craquer- il n'avait aucun soucis à rester isolé voir "dans son monde" puisqu'il peinait à voir ce qu'une personne extérieur pourrait bien lui apporter d'autre que d'avantage de préoccupations... Du moins était-ce ce qu'il croyait fermement au départ. Il est assez drôle comment une rencontre peut changer quelqu'un, aussi naïve la formulation soit : n'importe qui s'étant montré un minimum sympathique à son égard aurait fait l'affaire, en vérité, car un individu ne peut pas porter des fardeaux aussi lourd qu'étaient les siens indéfiniment. Mais même s'il en était conscient à un certain degré, reste qu'il n'a pas pu s'empêcher d'accorder tant de valeur à cette personne. Elle était là au bon moment et il ne cherchait pas plus. Si elle n'avait pas été présente, peut-être n'aurait-il pas été assez serein de laisser sa formation de professeur -oui, l'idée ne datait pas d'hier- prendre la poussière pour consacrer quelques années à la recherche en stratégie Pokémon mais aussi en médecine. Il aurait juste foncé droit dans le mur et n'aurait pas connu d'années si heureuses.

La situation familiale était stable, à ce moment, et peut-être que quelque chose d'aussi stupide que des sentiments avait eu raison de sa logique pour qu'il ne s'inquiète pas plus tôt : néanmoins les choses finissent par changer, les enfants grandissent. Si leur parents avaient économiser pour que lui et Kuroha aient un avenir, ce n'était pas le cas pour Ichigo et Hiro qui étaient livrés à eux-même. Âgés de 7 ans, les jumeaux se reposaient énormément sur leur grand-frère et, réciproquement, Kyûsaku les aiment énormément : c'est bien pour ça que savoir que, au moindre soucis, ils seraient les premiers affectés le préoccupait. Si son père s'était remit du décès de sa femme, reste que les regrets lui pesaient toujours plus sur la conscience et qu'il était prévisible que cette évolution ne durerait pas. Même s'il n'était plus seul (et ce dans plusieurs sens), le stratège n'avait aucune envie de dépendre de quelqu'un d'extérieur pour régler ces soucis familiaux. Bref... La Team Dusk tomba au meilleur moment : il avait besoin d'argent pour les jumeaux, pour s'assurer que leurs vies ne soient plus menacées par le moindre imprévu, et s'il lui suffisait pour cela de simplement livrer quelques chromatiques... Et bien, il était prêt à le faire. A noté que, avec le nombre de Pokémon capturés depuis tout ce temps, il ne se souvient plus duquel était le premier. Peu importe.

Il avait vingt-deux an à l'époque, et avait rapidement rationalisée la chose : il n'avait pas d'autre choix, la famille passait avant tout et si son père était prêt à mettre son futur en l'air pour eux, alors il était également prêt à sacrifier le sien. Puis il s'est prit au jeu : la recherche étant un domaine théorique, il n'avait plus tant de réelle occasion de pratiquer, or la satisfaction d'un combat bien mené se retrouvait dans celle d'une mission bouclée parfaitement. De même s'y connaître un peu en médecine -même si c'était à l'origine une simple question de curiosité- s'avéra pratique lorsqu'une organisation criminel ne peut pas nécessairement se rendre aux services légaux et il était heureux que ses efforts soient reconnus. Bref, s'il aurait pu s'inquiéter de trahir la confiance de ses proches, qu'auraient-ils à lui reprocher lorsqu'il agissait dans leur intérêt ? La seule personne dont il aurait pu craindre la réaction devint son partenaire en crime, aussi n'a t-il jamais eu besoin de réellement remettre en cause la moralité de ses actes. Le seul à avoir deviné était Kuroha : son petit frère a toujours été malin et il a très bien put faire le rapprochement entre l'évolution de son Métang et l'ascension de l'organisation, tout deux dans la même période de temps. Il eu néanmoins l'intelligence de ne rien dire, ne serait-ce que pour le bien d'Hiro et Ichigo.

Désormais tout se passait bien dans le foyer des Toyosato : il était plus facile de combler les fins de mois difficiles avec une source de revenu solide supplémentaire, son père pouvait enfin se reposer un peu et retrouver une meilleure vie, bien qu'il ne parvint jamais à se faire pardonner par les jumeaux. La création de la Société de l'Aube vint lui mettre des bâtons dans les roues, certes, et Kyûsaku commença réellement à considérer l'idée qu'il puisse avoir quelques soucis avec la justice, néanmoins peu lui importait puisqu'il ne serait pas seul. Ce fut au contraire l'occasion pour lui de se démarquer en tant que stratège et monter dans la hiérarchie, si ça c'est pas beau ? Aah, sa vie était réellement parfaite et l'idée que cela aussi ne durerait pas, évidemment, ne lui vint pas en tête : s'il y pensait, ce n'était pas sérieusement. Ou plutôt il refusait d'y croire, car alors tout le chemin qu'il avait parcouru jusque là aurait été vain. Au bout de sept ans à connaître la même personne, il pensait pouvoir affirmer qu'elle ne quitterait pas sa vie du jour au lendemain : mais les accidents changent les gens, il est vrai, et que ça tombe sur quelqu'un qu'il aimait n'était que malchance. Bien entendu rien de tout cela ne serait arrivé s'ils n'étaient pas dans la Dusk en premier lieu, mais il était trop tard pour penser à ce qu'il aurait pu ou dû faire pour éviter cela.

"Il aurait été plus simple qu'il disparaisse, lui aussi" était bien ce qu'il se mit à penser au bout d'un moment. Car si ç'aurait été le cas, il n'aurait pas eu à se débarrasser de sentiments aussi gênants que la culpabilité ou le regret. Il n'aurait pas eu à se remettre en question et sa vision du monde n'en aurait été que plus fade, c'est tout. A la place de quoi on avait choisit consciemment de l'abandonner et l'a contraint à transitionner d'amour à haine, s'il voulait garder un minimum de cohérence dans ses sentiments. Mais c'était son erreur, d'y avoir accorder tant d'importance, et il ne comptait pas la reproduire : lorsque l'attaque des Ultra-Chimère eu lieu, en début d'année scolaire, et son père en fut une victime collatérale, il fut d'un calme olympien. Si vous vous demandez, l'homme va bien, simplement la culpabilité de n'avoir rien put faire fut suffisante pour le faire renoncer à ce métier et ce malgré les dégâts que cela causerait de nouveau à leur situation financière. Dégâts qui furent grandement réduits grâce aux revenus de la Dusk récolté par Kyûsaku les années précédentes, soit dit en passant, comme quoi... Dans tout les cas le criminel reprit simplement sa formation de professeur pour être prêt à enseigner l'année suivante. Il était grand temps de renoncer à son existence passive.

Nous sommes désormais en 2021 et cela fait un semestre que Kyûsaku enseigne à l'académie : une carrière pas aussi simple qu'il n'aurait cru, mine de rien, et qui lui demanda quelques ajustements ne serait-ce qu'au niveau du langage pour que tout se passe bien, néanmoins pas un choix qu'il regrette. Il est assez occupé, entre ça et ses devoirs de sous-chef, pour ne pas avoir le temps d'y accorder tant de réflexion. D'ailleurs -si Kuroha est déjà assez grand pour être partit travailler à son tour en tant que chercheur à Hoenn- il est assez drôle de noter qu'Hiro et Ichigo sont des 3ème année à l'académie et qu'il a donc l'occasion de croiser ses adelphes assez souvent... Mais ils ne sont pas sa seule raison d'être là, contrairement à ce qu'il pourrait prétendre. Il apprécie voir les élèves progresser au fil du temps et en est vite venu à aimer sincèrement cet endroit. Enfin, sa loyauté appartient toujours à la Team Dusk et ce n'est pas quelque chose qu'il faut oublier, ne vous méprenez pas... Juste, rien n'interdit de jouer dans deux camps à la fois et il apprécie autant que n'importe qui le sentiment de contribuer à la société. D'autant que sa famille est toujours aussi pauvre, mais c'est une raison bien moins altruiste d'exercer sa profession donc on l'occultera. Dans tout les cas il ne croit pas que ces jours stables et plutôt heureux dureront, et c'est bien pour ça qu'il doit en profiter tant qu'il le peut encore.